Le Général Jean-Michel Bilemdjian sera en conférence le lundi 12 février à Rennes, pour présenter un ouvrage qu’il a traduit, Mémoires d’un orphelin arménien. Un ouvrage initialement rédigé par Karnig Panian.
Cela se déroulera à l’invitation de l’association Mémoire du futur, lundi 12 février à 20h30, 11 rue Martenot à Rennes.
Le général Jean-Michel Bilemdjian, originaire de Rouessé-Vassé (Sarthe), a des états de service impressionnants. Il a été sous-chef des opérations de la Finul (Forces de l’ONU au Liban Ndlr) en 1985 et 1986 et des chef des opérations de l’Organisation des Nations unies (ONU) en Zone sud Irak. Entre autres choses. Il est officier de la Légion d’Honneur et titulaire de la Croix de la valeur militaire avec citation.
Né en 1910 à Gurun, en Anatolie, Karnig Panian est déporté en juillet 1915 avec les vingt-deux familles de son clan au camp de concentration de Hama (Syrie). Après la guerre, il poursuit de brillantes études au lycée arménien Nshan Palanjian Djemaran de Beyrouth, dont il sort diplômé. Jusqu’à sa mort, le 23 juillet 1989, il consacre sa vie à l’enseignement et à la sauvegarde de la culture arménienne.
Témoignage exceptionnel que son livre : celui d’un enfant confronté à l’horreur du génocide arménien. Gurun en Anatolie, avril 1915. Karnig Panian a cinq ans. Roulements de tambour : le crieur public annonce la mobilisation générale. Les soldats arméniens rejoignent leur centre de recrutement ; ils ne reviendront jamais. Quelques semaines plus tard, une caravane de déportés, dont vingt deux familles du clan Panian, quitte la ville pour le camp de concentration de Hama, aux portes
du désert syrien. 300 malheureux y meurent chaque jour. Karnig perd successivement sa mère, sa soeur, son jeune frère. Il est accueilli quelques mois à l’orphelinat arménien voisin, puis, sur ordre de Djemal Pacha, envoyé avec plus de 1000 autres enfants à l’orphelinat d’Aïntoura (collège des Lazaristes), près de Beyrouth, afin d’y être « turquifié » pour « anoblir » la race.
Karnig Panian livre un témoignage bouleversant des méthodes inhumaines appliquées par l’administration de l’établissement : échange des noms et prénoms arméniens avec des noms et prénoms turcs, interdiction formelle de parler l’arménien, attribution d’un numéro de matricule, interdiction de faire une quelconque référence à la religion chrétienne, humiliation permanente et sanctions d’une sauvagerie inouïe.
Pourtant, la résistance des orphelins s’organise, dirigée par les plus âgés (14 ans). Mais malgré un comportement héroïque, 300 enfants mourront, vaincus par la famine et les mauvais traitements. Avec la défaite des ottomans en 1918, les orphelins sont définitivement libérés de la barbarie turque. La résistance et la volonté de survie de ces très jeunes orphelins sont exemplaires et forcent l’admiration.
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