L’insuffisance respiratoire touche actuellement en France 250 000 personnes avec 100 000 cas par an d’épisodes d’insuffisance respiratoire aigüe. Les hommes sont les plus exposés (70 % des cas), du fait majoritairement d’une BPCO ou d’une obésité morbide. Le vieillissement de la population et le développement de maladies chroniques entraînent également un risque supplémentaire de développer une insuffisance respiratoire. La mise en place d’un traitement au long cours est alors primordiale.
Parmi les dispositifs proposés pour accompagner le patient, le Ventilation Non Invasive (VNI) est aujourd’hui l’un des traitements qui se révèle efficace pour certaines formes d’insuffisance respiratoire. Comment fonctionne ce dispositif ? Comment optimiser sa prise en charge ? La Fédération Antadir, spécialiste de l’assistance respiratoire à domicile a dressé un état des lieux de la situation en France, à l’occasion du 24ème Congrès de Pneumologie de Langue Française, qui était organisé du 24 au 26 janvier 2020.
La Ventilation Non Invasive (VNI), une technique plébiscitée
Parmi les différents dispositifs actuellement proposés, la VNI fait figure de modèle en permettant de fournir une assistance ventilatoire, sans avoir recours à une intubation trachéale ou une trachéotomie.
La VNI permet d’assister la respiration du patient en délivrant une pression à deux niveaux :
- une pression PI (Pression Inspiratoire) qui amplifie l’inspiration,
- une pression PE (Pression Expiratoire) qui facilite l’expiration.
Cette alternance entre les pressions inspiratoire et expiratoire facilite le travail ventilatoire des poumons et permet de baisser la PaCO2 (pression partielle en dioxyde de carbone).
La VNI peut être délivrée au domicile du patient dans le cadre d’une prise en charge au long cours. Actuellement 70 000 patients bénéficient de ce dispositif, en France.
Le programme ETAPES, une expérimentation à l’échelle nationale pour favoriser l’efficacité des traitements proposés aux patients
Lancé en 2014, le programme ETAPES est un programme national d’expérimentation qui encourage et soutient le déploiement de la télémédecine en France.
Les prestataires de santé à domicile et les Services d’Assistance au Retour à Domicile participent à un programme de télésurveillance, afin de mesurer en temps réel l’observance du patient à son traitement, de sorte que le prestataire puisse, en coordination avec le médecin prescripteur, renforcer l’efficacité du traitement ou le réadapter, si nécessaire. Ce programme de télésurveillance s’est notamment appliqué à la Ventilation Non Invasive.
Ce dispositif de télésurveillance permet de suivre l’évolution de l’état de santé du patient, de s’assurer de la bonne utilisation du dispositif médical (grâce à l’analyse des données d’utilisation de la machine) et de l’efficacité du traitement par VNI. Avec environ 70 000 patients suivis régulièrement sous VNI, la prise en charge à domicile permet de les stabiliser et ainsi de limiter les situations d’urgences médicales pour le patient. En ce sens, les prestataires et services d’assistances au retour à domicile participent concrètement au désengorgement des urgences.
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