La pollution atmosphérique serait 25 fois plus mortelle que les accidents de voiture au Royaume-Uni. Et en France ?
La pollution atmosphérique plus mortelle que les accidents de voiture
Selon l’organisme de recherche indépendant sur les politiques urbaines Centre for Cities, les habitants des villes britanniques ont 25 fois plus de risques de mourir d’une exposition prolongée à un air toxique que d’un accident de voiture. D’après ce think tank, plus d’un décès sur 19 au Royaume-Uni est lié à la pollution de l’air. Si 1 784 personnes ont trouvé la mort sur les routes d’outre-Manche en 2018, entre 28 000 et 36 000 décès par an sont attribués à une exposition à long terme à la pollution atmosphérique selon le gouvernement.
Centre for Cities demande ainsi au gouvernement britannique de mettre en place des directives plus strictes en matière de pollution. Cette dernière est due aux concentrations de particules fines qui sont les plus élevées près des zones industrielles et des villes. Parmi les polluants toxiques, se trouvent les particules de combustion, les cendres, la suie, la poussière et les métaux qui, en raison de leur petite taille, ne sont pas filtrés par le nez ou la gorge et peuvent pénétrer profondément dans les poumons et même dans le système circulatoire. Ils peuvent ensuite provoquer des crises cardiaques, des maladies respiratoires et une mort prématurée. Sans oublier les accidents vasculaires cérébraux et les cancers.
Entre 28 000 et 36 000 décès par an
Au Royaume-Uni, c’est dans le sud du pays que le tableau est le plus sombre, avec un décès sur 16 imputable à l’air empoisonné. Dans le même temps, le nord de l’Angleterre (jadis industriel) et l’Écosse ont la plus faible proportion de décès liés aux particules fines. Par ailleurs, plus de 60 % des routes du pays dépassent les directives de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) concernant les niveaux toxiques de pollution de l’air. Dans un État où environ 12 millions de personnes souffrent de problèmes pulmonaires tels que l’asthme, les bronchopneumopathies chroniques obstructives et la fibrose pulmonaire idiopathique, la qualité de l’air doit devenir un sujet sanitaire de premier plan !
La pollution atmosphérique impacte aussi les enfants, chez qui elle peut causer des dommages irréversibles à leurs poumons en développement.
Qu’en est-il en France ? Il s’avère que la pollution atmosphérique ne serait ni plus ni moins que la deuxième cause de mortalité évitable dans l’Hexagone, si l’on s’en tient aux chiffres d’une étude réalisée en 2016 et faisant état de 48 000 décès par an. Derrière le tabac et ses 73 000 morts mais devant l’alcool (41 000). Quant aux accidents de voiture, en 2018, 3 488 personnes ont perdu la vie sur les routes de France. Soit un nombre plus de 13 fois inférieur à celui des victimes d’une mauvaise qualité de l’air.
AK
Crédit photo : DR (Photo d’illustration)
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