En ce moment, Johanna Rolland (PS), maire de Nantes, met des cierges dans les églises pour que la liste du Rassemblement national n’obtienne pas 10 % des suffrages au premier tour des élections municipales.
Une vaillante démocrate
Chacun sait que Johanna Rolland (PS), maire sortant de Nantes, est une vaillante démocrate – sous certaines conditions. À la vérité, le pluralisme, elle ne veut pas en entendre parler. Elle a des idées très précises quant à la composition du conseil municipal : la majorité revenant au PS et à ses alliés, et la minorité constituée par des élus de droite et des marcheurs. Par conséquent un conseil 100 % « Système », entre gens de « bonne compagnie » ! Il n’y a donc pas place pour une opposition « hors Système », surtout si c’est le Rassemblement national qui l’incarne – des empêcheurs de tourner en rond.
Donc pour les prochaines élections municipales, elle se fixe deux objectifs pour le premier dimanche : « Ce premier tour sera réussi si notre liste arrive en tête, et si le Rassemblement national fait moins de 10 % » (Ouest-France, Nantes, 14 janvier 2020). Les choses ont le mérite d’être claires… Commentaire du journaliste d’Ouest-France, Christophe Jaunet : « Donc, Johanna Rolland met un point d’honneur à ne pas voir le parti d’extrême droite entrer au conseil municipal de Nantes. Elle ne veut pas de l’expérience nazairienne, où le FN a obtenu trois élus en 2014. Elle craint que le RN, au sein de l’assemblée communale, cristallise les débats, agite les polémiques, pollue les échanges ». Autrefois, en Union soviétique, pour éviter ce genre de désagréments, on appliquait le principe du parti unique : seul le parti communiste présentait des candidats – on envoyait les autres au Goulag !
Un poids électoral limité
Mais Johanna Rolland peut se rassurer. La locomotive de la liste RN, Éléonore Revel, dispose actuellement d’une faible notoriété et le poids électoral du RN à Nantes est limité : il n’a fait que 8,39 % aux dernières élections européennes de mai 2019. Son meilleur score – 13,48 % – a été réalisé lors du deuxième tour de la présidentielle de 2017.
Un socle fidèle de 8 000 électeurs, ce n’est pas suffisant… Éléonore Revel a besoin de renforts pour franchir la barre des 10 % au premier tour des municipales ; sinon elle ne pourra pas accéder au second tour et obtenir des élus.
Bien entendu, Mme Revel compte sur le climat d’insécurité qui règne à Nantes pour trouver de nouveaux électeurs : « Johanna Rolland n’a pas pris la mesure de l’ensauvagement de Nantes, en lien, tout le monde le sait, avec l’augmentation de l’immigration. 53 % des agressions ont été l’an dernier commises par des étrangers. » (Presse Océan, mardi 14 janvier 2020).
« Après l’élection, avec nos élus, nous ne lâcherons rien lors des conseils », ajoute Mme Revel (P.O., mardi 14 janvier 2020). C’est justement ce que craint Johanna Rolland…
Bernard Morvan
Photo d’illustration : DR
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