MAJ 02/3/2020 : Alain Dubois n’a pas réussi à déposer sa liste, après avoir eu, à deux semaines de la date limite du dépôt (27 février), une vague de désistements.
Nous continuons notre tour de Loire-Atlantique des candidats aux municipales qui peuvent créer la surprise. À La Turballe, la municipalité de droite qui a mis fin à 25 ans de règne du PS laisse un bilan contrasté, et pas seulement pour avoir voulu faire la chasse aux naturistes. Alain Dubois a déjà été candidat en 2014 (10,7 % au premier tour, 4,7 au second), mais il a cette fois l’investiture En Marche, parti qui a cartonné aux européennes dans la commune (29 %). Interview.
Breizh Info : Pouvez-vous vous présenter ?
Alain Dubois : J’ai 63 ans, je me suis présenté à La Turballe il y a six ans. J’habite en limite de la commune, sur la route de Pen Bron. À la primaire de la droite, j’avais soutenu Juppé, qui a eu les résultats que l’on sait [Fillon a remporté la primaire], alors je me suis rapproché de LREM.
Breizh Info : Contrairement à d’autres, vous défendez l’étiquette La République en Marche ?
Alain Dubois : C’est une question de cohérence. Les autres ont des listes apolitiques mais ça ne trompe personne. L’adjoint au maire sortant [Thyboyeau] a des responsabilités chez LR, l’autre [Didier Cadro] est un grand ami de René Leroux, le maire PS de la commune pendant 25 ans qui a laissé la ville dans un état de ruines.
Breizh Info : Il y avait pourtant des réserves que la droite s’est hâtée de consommer ?
Alain Dubois : Il y avait surtout des dettes énormes basées sur des prêts toxiques, notre commune avait perdu toute capacité d’investissement.
Breizh Info : Quel bilan dressez-vous de la municipalité Branchereau, d’autant que le maire ne se représente pas ?
Alain Dubois : C’est un bilan très mitigé. Je cherche ce qu’il y a de positif. Par exemple, il y a le projet d’une salle polyvalente de 1 000 places, aberrant et triste par son gigantisme, ça coûtera une fortune à construire et en maintenance.
Breizh Info : La justice a validé la vente du camping municipal, très décriée par l’opposition de gauche. Qu’en pensez-vous ?
Alain Dubois : La ville a vendu ses bijoux de famille. C’était d’ailleurs pour financer cette fameuse méga-salle polyvalente, mais il faut encore purger les recours, et il y en a sur bien d’autres dossiers.
Breizh Info : Pourquoi selon vous les Turballais devraient voter En Marche ?
Alain Dubois : Il est temps de faire une rupture totale avec les deux listes, la gauche, la droite, on a déjà vu, on a déjà donné.
Breizh Info : La contestation est forte en ce moment contre les retraites et l’étiquette En Marche n’est pas facile à porter – comme le montrent les tags sur les permanences des candidats à Vannes et au Croisic, ou l’irruption d’un homme agressif dans celle de la candidate nantaise Valérie Oppelt. Que pensez-vous de la réforme ?
Alain Dubois : Pour ma part, je vois les Turballais au quotidien et l’accueil est très bon. En ce qui concerne les retraites, des tas de gouvernements et de présidents se sont penchés sur le sujet et se sont arrêtés en cours de route, c’est un sujet vraiment compliqué et conflictuel. Cependant réformer est nécessaire : les gens se mettent à travailler de plus en plus tard, et vivent de plus en plus âgés, il faut s’en réjouir d’ailleurs. Évidemment, tout le monde crie, à commencer par les régimes spéciaux qui sont pour la réforme des retraites sauf pour la leur, contre les privilèges sauf pour eux.
Breizh Info : Certains candidats disent que La Turballe est une ville gagnée par la morosité, qu’en dites-vous ?
Alain Dubois : C’est faux ! La Turballe est pleine d’espoir avec l’agrandissement du port qui va créer des dizaines d’emploi, dégager des dizaines de places de bateaux de plaisance. Et surtout une centaine d’emplois créés pour la maintenance du parc éolien – ce sera autant de gagné pour le commerce, les écoles, les logements… il y aura un renouveau.
Breizh Info : Quelles sont vos urgences si vous êtes élu ?
Alain Dubois : Voir le nouveau directeur des œuvres de Pen Bron ; le centre est fermé depuis 7 à 8 ans, on ne peut pas laisser ça comme ça. Certes, la ville n’a pas les moyens de le racheter, mais on peut chercher des investissements pour rester dans le domaine social et médical, conformément aux statuts de l’association. C’était jadis le premier employeur de La Turballe avec 350 emplois.
Breizh Info : Et concernant des travaux ?
Alain Dubois : Réétudier le projet de salle polyvalente et le remettre à des dimensions plus raisonnables, nous sommes une ville de 4 500 habitants.
Breizh Info : Un dernier mot pour nos lecteurs ?
Alain Dubois : Je crois à l’intercommunalité, et de ce côté, ça va bouger, y compris pour LREM. En Marche, c’est le parti présidentiel. Au niveau de Cap Atlantique, de la région, de l’État, on a quelques avantages par rapport aux autres. Pour moi c’est très important, une commune comme La Turballe ne fera pas tout toute seule.
Propos recueillis par Louis-Benoît Greffe
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