Le stress accélère l’apparition des cheveux blancs : une légende désormais confirmée et expliquée par une équipe de scientifiques américains et brésiliens.
Cheveux blancs : le « syndrome de Marie-Antoinette »
Une étude publiée dans la revue Nature et menée par des scientifiques de l’Université de Harvard (États-Unis) et de São Paulo (Brésil), rapporte que de nouvelles preuves ont été découvertes qui montrent comment un stress aigu peut entraîner un grisonnement prématuré des cheveux.
Les chercheurs sont ainsi parvenus à identifier la protéine responsable de la dégradation des cellules produisant la mélanine. En étudiant la douleur ressentie par des souris noires lorsqu’on leur injecte la resiniferatoxine, ils ont découvert que la fourrure des sujets était devenue blanche en l’espace de quatre semaines. Cela les a incité à investiguer sur le rôle que joue le stress dans le grisonnement accéléré des poils. Les scientifiques ont exposé les souris à différents types de facteurs de stress, notamment la douleur, le stress psychologique et la contrainte.
Par ailleurs, le fait de voir ses cheveux blanchir rapidement sous l’effet d’un choc émotionnel ou du stress porte un nom étrange : le « syndrome de Marie-Antoinette ». La raison ? Les cheveux de la dernière reine de l’Ancien Régime auraient blanchi durant la nuit précédant sa décapitation… L’acteur Jean Gabin fut lui aussi, suite à une attaque de nuit lors de la Seconde Guerre contre un convoi militaire marin dans lequel il s’était engagé, victime de ce syndrome, sa chevelure blanchissant d’un seul coup après cet épisode.
Des tests de la souris à l’homme ?
Sur les souris, les scientifiques ont observé que la libération d’adrénaline et de cortisol (des hormones liées au stress), augmentant le rythme cardiaque, entraînait en conséquence une hypertension affectant le système nerveux. Réaction en chaîne, l’épuisement des cellules souches produisant la mélanine s’en trouvait alors accéléré. Par la suite, des tâches blanches ont rapidement fait leur apparition sur le pelage des souris noires. En parallèle, les mêmes tests ont été effectués sur des souris traitées contre l’hypertension artérielle. Mais ces dernières ont alors conservé leurs poils noirs.
C’est donc cette mélanine qui est déterminante dans la coloration des cheveux mais aussi des poils et de la peau. Si le cuir chevelu humain compte en moyenne 100 000 follicules pileux, on trouve une large gamme de couleurs de cheveux dans la population mondiale. Les différentes combinaisons de pigments de mélanine absorbant la lumière sont produites par des cellules appelées mélanocytes.
Avec ces travaux, peut-on espérer voir un traitement bientôt disponible pour les humains qui souhaiteraient garder une chevelure sans cheveux blancs ? Les résultats en question, bien que décisifs, ne permettent pas pour autant de mettre au point un traitement pour annihiler le phénomène du blanchiment, comme l’a précisé le professeur Ya-Cieh Hsu, l’un des auteurs de la recherche à l’université de Harvard : « Ces découvertes ne constituent pas un remède ou un traitement pour les cheveux gris ». Toutefois, pas de défaitisme, car ce n’est « que le début d’un long processus pour trouver une solution pour l’homme », assure le professeur. En attendant la commercialisation d’un tel traitement, le recours à la teinture est toujours possible…
AK
Crédit photo : Flickr (CC BY-SA 2.0/Josh Jensen)
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