Valérie Oppelt (LREM), Laurence Garnier (LR) et Éléonore Revelt (RN) croyaient qu’elles auraient le monopole du discours sécuritaire à l’occasion des élections municipales. Elles se trompaient. Johanna Rolland (PS) mérite désormais l’appellation « premier flic » de Nantes.
La ville la plus « dynamique » de Bretagne en matière d’insécurité
À Nantes, question délinquance on a l’embarras du choix. Pas une semaine sans qu’il ne se passe pas quelque chose de « saignant ». À coup sûr, Nantes mériterait le prix de ville la plus « dynamique » de Bretagne en la matière. On peut citer quelques exemples récents. Les fusillades ont repris dans le quartier du Breil, une affaire de stupéfiants, paraît-il. Un « demandeur d’asile marocain » tente de tuer sa femme. Un homme soupçonné d’avoir allumé 23 incendies volontaires est arrêté. La nuit de la Saint-Sylvestre a été particulièrement « chaude ». Les cambriolages de magasins dans le centre ville ont explosé. Les agressions sexuelles se multiplient. Le trafic de drogue prospère, en plein centre ville comme dans les quartiers dits « sensibles ». « Les règlements de compte avec arme ont marqué l’année 2019 à Nantes. Vingt-sept en 2017, 45 en 2018 ; ces affaires criminelles sur fond de trafic de stupéfiants étaient au nombre de 68 l’an dernier. Avec un « bilan humain dramatique » : trois morts, 28 blessés par arme à feu », explique Pierre Sennès, procureur de la République de Nantes (Presse Océan, vendredi 17 janvier 2020).
Mais ça ne va pas durer car Johanna Rolland (PS), le maire de Nantes, se fâche ; elle va mettre le paquet pour lutter contre les agressions, les vols, les trafics de stupéfiants et d’armes : « Oui l’insécurité s’est développée à Nantes. Je sais à quel point cela préoccupe les Nantais. Il faut nommer les choses, je ne me cache pas derrière mon petit doigt ».
Objectif impunité zéro…
Mais pas question de reconnaître un quelconque laxisme : « Je refuse tout fatalisme mais aussi toute démagogie car les questions de sécurité sont complexes. La sécurité est un sujet extrêmement sérieux qui dépasse très largement le combat d’une campagne électorale ». Heureuse nouvelle pour les Nantais, Johanna Rolland est décidée à entrer en guerre contre l’insécurité : « Je veux qu’à Nantes chacun se sente libre d’aller où il veut. Notre ligne, c’est l’impunité zéro ! » (Le Télégramme, jeudi 9 janvier 2020).
100 postes d’agents de police municipale
Voilà un discours peu habituel dans la bouche d’une élue socialiste, d’ordinaire aveugle pour tout ce qui concerne la délinquance – surtout si celle-ci est le fait d’immigrés. Avec son contrat nantais de sécurité « Nantes ville + sûre », elle promet de créer au plus vite 100 postes d’agents de police municipale, avec parmi eux les 32 agents de la polices des transports en commun. « Nantes sera ainsi placée en 2ème position, loin derrière Nice, en nombre de policiers par habitant », se félicite-t-elle. Ces nouveaux moyens lui permettront d’aller plus loin dans sa lutte contre l’insécurité qui est « liée à la prolifération des trafics de drogue à Nantes comme dans d’autres grandes villes et à la délinquance sur les lieux festifs, surtout en soirée. Je ne l’accepte pas et je ne veux rien lâcher » (Presse Océan, jeudi 9 janvier 2020).
Peut-on parler d’un virage sécuritaire à Nantes ? En tout cas Mme Rolland ne nous avait pas habitués a appeler un chat un chat en matière de délinquance. C’est nouveau…
Bernard Morvan
Illustration : Ma Dalton (DR)
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