Dans la nuit du 21 au 22 janvier vers 00h25, la discothèque le Royal, située dans une ruelle entre le quai de la Fosse et la butte Sainte-Anne, à Nantes, a été dégradée par un incendie criminel.
Ce dernier, allumé par plusieurs individus, a détruit le porche d’entrée et a léché le mur de l’établissement. Attribué à « des clients refoulés » par le gérant, il serait en réalité lié à un règlement de comptes.
Un voisin alerté par le bruit a repéré « plusieurs individus vêtus de noir » qui quittaient les lieux précipitamment en direction de la butte Sainte-Anne après avoir mis le feu au porche ; ils avaient avec eux un bidon de 15 litres d’essence. Auparavant, ils ont essayé sans succès de forcer l’entrée avec un pied de biche.
Le gérant a affirmé à nos confrères d’Ouest-France que ce sont « des personnes refoulées qui sont venues se venger ». Une hypothèse qui « ne tient pas une seconde » selon un proche du dossier : « les incendiaires étaient venus équipés, et s’ils avaient réussi à ouvrir la porte, ils auraient répandu l’essence partout dedans avant d’y mettre le feu. Ils étaient venus pour détruire l’établissement. Ça n’a rien à voir avec des clients à qui le staff ou le videur aurait mal parlé ».
Un « petit incident » ?
D’ailleurs, la gérance, qui parle d’un « petit incident » pour annoncer la réouverture ce vendredi, n’a visiblement pas l’intention d’attirer l’intention sur cette affaire. Sur internet, un avis de novembre 2019 mentionne un « videur super violent ! : Pour une suspicions de vols moi et ma copine nous avions étais rouer de coup (hématome gazer lunette cassé insulte ma copine de tout les nom..) j’informe que une plainte de la pars de ma copine est mise et pour ma par j’ai mis une main courante . je ne peux laisser ça sans suite ».
En décembre 2015, un client de l’établissement avait été lourdement tabassé par les deux videurs, au point de finir à l’hôpital, le visage tuméfié. L’établissement s’était justifié en parlant d’une « relation sexuelle dans les toilettes » puis « d’une bagarre » où « un client a agressé directement le patron en lui mettant une droite ».
La boîte de nuit – qui appartient à la SARL BR Ouest – est dirigée pas deux patrons. Le premier a aussi un fonds de transport de voyageurs par taxis, en location gérance. Le second, qui a passé sa jeunesse à Saint-Herblain, a quatre entreprises à son nom entre Nantes et la Vendée, dont deux SCI, GREZ et ZREG à Chantonnay, et un kebab dans la même ville, qui a été liquidé judiciairement en octobre 2015, moins de six mois après avoir été mis en location gérance.
Il a eu aussi deux établissements de restauration rapide, tous fermés, un à Chantonnay (fermé en décembre 2015), l’autre 4 rue Louis Blanc à Nantes (fermé en 2001) – à l’emplacement actuel de Las Tacos.
Un connaisseur averti de la nuit nantaise, a un autre avis sur la question ; « la cause de l’incendie du Royal est à chercher dans l’entourage des deux patrons, qui sont durs en affaires et qui n’ont pas une super mentalité ; ça ce n’est guère apprécié ; ils ont déjà eu des conflits avec les quartiers de Nantes ».
Louis Moulin
Crédit photo : DR
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