En Grèce, les habitants de certaines îles où sont arrivés des milliers de migrants ont organisé une grève générale et des manifestations pour demander le départ immédiat de ces extra-Européens demandeurs d’asile.
En Grèce, les insulaires n’en peuvent plus
Une grève générale et des manifestations ont eu lieu le 22 janvier sur les îles grecques de Lesbos, Samos et Chios en raison de la façon dont le gouvernement traite les migrants arrivant de Turquie. Les magasins, les pharmacies et les stations d’essence ont fermé, tout comme certains services publics. Les chauffeurs de taxi et de bus se sont également joints à la grève. Le nombre de migrants augmente et les conditions de vie dans les camps surpeuplés des îles sont déplorables. À Moria, le plus grand camp de l’île de Lesbos, plus de 19 000 demandeurs d’asile vivent dans un établissement pouvant accueillir 2 840 personnes.
Sur les banderoles déployées par les manifestants, on pouvait notamment lire « Nous voulons récupérer nos îles » tandis que ces derniers brandissaient de nombreux drapeaux grecs en reprenant des slogans tels que « Nous voulons récupérer nos îles, nous voulons récupérer nos vies ».
Camps de migrants surpeuplés dans les îles grecques
Sur l’île de Lesbos, près de 3 000 manifestants s’étaient rassemblés à Mytilène, la capitale. Ils étaient environ 1 500 à Samos. De son côté, le gouverneur régional de la Mer Égée du Nord, Kostas Moutzouris, a déclaré le 22 janvier qu’il était « ennuyé » que les îles grecques aient été « transformées en lieux de concentration et de détention » pour migrants. Au total, les cinq îles de la mer Égée accueillent plus de 41 000 migrants pour une capacité de 6 300 places et connaissent régulièrement des tensions liées à cette population tandis que de nombreux habitants se sentent abandonnés.
De son côté, le ministre grec des Migrations et de l’asile, Notis Mitarakis, qui a visité Samos et Lesbos le week-end dernier, a mis en avant deux moyens de freiner la migration vers les îles : « Premièrement, une surveillance plus efficace de nos frontières et, deuxièmement, le retour immédiat de ceux qui ne méritent pas une protection internationale », a-t-il déclaré.
Protests In Lesbos Greece ??
Protests against illegal migrants..Yep they pissed off and want their country back..
— TheSpeaker2018 (@TheSpeaker2018) January 22, 2020
Habitants abandonnés, situation inextricable
Pas de quoi convaincre les locaux qui ont vu la situation se dégrader depuis plusieurs années et se sentent délaissés, tant par Athènes que par l’Union européenne. Dans ces îles où le tourisme tient un rôle majeur dans l’économie, les habitants déplorent aussi la baisse de fréquentation causée par la présence de migrants. Peu engageante pour passer des vacances à proximité il est vrai !
À Samos par exemple, ce sont environ 7 200 migrants qui vivent actuellement dans le camp situé sur l’île, camp initialement prévu pour accueillir 700 personnes. Par ailleurs, la ville de Samos compte quelques 6 500 habitants, qui sont donc moins nombreux que les migrants…
Quant au gouvernement grec, il semble toujours dans une impasse malgré l’annonce de la création de nouveaux camps de plus de 5 000 personnes sur les cinq îles de la mer Égée (Lesbos, Chios, Samos, Kos et Leros). Une proposition rejetée par les élus insulaires qui ont exigé des structures ne dépassant pas les 1 000 places. Des mesures qui paraissent bien dérisoires face aux arrivées de migrants à répétition sur ces îles grecques en première ligne devant les côtes turques. Et qui, en plus d’être inefficaces vis-à vis-des conséquences, se révèlent bien incapables de s’attaquer aux causes de cette immigration extra-européenne.
AK
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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