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Ivan Rioufol : « Les traîtres sont ceux qui, depuis quarante ans et plus, ont abandonné la France aux minorités, aux communautés et à l’islam conquérant » [Interview]

« A la source du malheur français, il y a des traîtres français qui portent des prénoms français ». C’est Ivan Rioufol qui l’affirme, dans son dernier livre « Les Traîtres » paru aux éditions Pierre-Guillaume de Roux.

« Cela fait quarante ans et plus qu’ils abusent de la confiance des électeurs, mentent sur les réalités de la société, saccagent la nation fragile. Faudrait-il se résoudre à regarder la France se désintégrer, sans que les vandales soient inquiétés ? L’heure des comptes a sonné pour les maltraitants de la France millénaire » explique le journaliste et éditorialiste au Figaro, qui en appelle à la justice pour condamner ceux qui ont trahi.

« Pourquoi pas devant la justice ? Un projet de société est à repenser. Avis aux bonnes volontés ! Rien n’est plus puissant qu’une idée dont l’heure est venue. Cette idée peut se résumer en un conservatisme national. Ce concept s’élabore aussi bien dans les cuisines de la France profonde que dans les think tanks américains. Une chose est sure : le peuple en colère, qui a ébranlé le pouvoir macronien, ne se taira pas de sitôt. La révolution démocratique, entamée le 17 novembre 2018 avec les Gilets jaunes, est à mener à son terme »

Un livre vivifiant, revigorant même, sur lequel nous nous sommes entretenus avec l’auteur, Ivan Rioufol.

Les traîtres – Ivan Rioufol – Pierre Guillaume de Roux – 18€

Breizh-info.com : Qui sont « les traîtres » que vous visez dans votre ouvrage ? Avez-vous des noms à donner ?

Ivan Rioufol : Les traîtres sont ceux qui, depuis quarante ans et plus, ont abandonné la France aux minorités, aux communautés et à l’islam conquérant, tout en prétendant servir et défendre le pays. Si j’avais voulu donner des noms, il m’aurait fallu un épais annuaire ! Quand Jacques Chirac se confie en avouant : «  Je n’ai jamais été de droite ! », certains pouvaient s’en douter. Il n’empêche qu’il assume sa trahison auprès de ceux qui s’étaient convaincus de ses convictions de droite.

Quand la gauche perdue manifeste le 10 novembre 2019 à Paris, Jean-Luc Mélenchon en tête, avec des mouvements islamistes qui hurlent « Allah Akbar ! », elle signe également sa collaboration avec l’ennemi intérieur, et donc sa traîtrise. Emmanuel Macron est aussi un bon profil : voici un président de tous les Français qui n’entend rien aux protestations d’une partie de son peuple et qui fait tout pour accélérer la dilution de la nation souveraine dans la mondialisation et l’universalisme impensés.

Breizh-info.com : Pensez-vous que techniquement, et légalement, il soit possible de les juger ? A quoi devraient-ils être condamnés ?

Ivan Rioufol : Je suggère en effet cette possibilité d’une mise en accusation pour maltraitance d’un peuple, abus de confiance, non-assistance à personne en danger, abus de droit, que sais-je encore. Il ne serait pas anormal que ceux qui ont mis la France dans cet état aient des comptes à rendre et soient condamnés, même symboliquement, à la honte nationale.

Quand la ministre Brune Poison dit espérer « voir devant un tribunal » les responsables politiques qui ne partagent pas son catastrophisme écologique, je me dis que cette hypothèse est à creuser pour ceux qui ont saccagé la nation, comme d’autres saccagent la nature. Je trouverais intéressant, par exemple, que des citoyens s’associent pour porter plainte contre Macron et son mépris d’un peuple coupable de le contester.

Breizh-info.com : Vous évoquez les Gilets jaunes comme « une révolution démocratique ». Plus d’un an après, force est de constater que l’ultra gauche et les syndicats ont remporté le pactole au nez et à la barbe de cette révolution, non ? 

Ivan Rioufol :  Non. Je ne vois pas les choses de cette manière. Les Gilets jaunes ont amorcé, dans l’improvisation et le désordre, une révolution démocratique et existentielle qui les dépasse. Ils ont fait comprendre que l’oligarchie, dont ils ont arraché le masque, ne pouvait prétendre gouverner sans s’ouvrir aux avis du peuple, notamment par un assouplissement de la procédure du référendum.

Ce que l’on voit aujourd’hui, c’est un pays asphyxié qui risque d’entrer dans la spirale de la violence sous la pression de l’extrême gauche qui a en effet pris la relève provisoirement. Certes on peut dire que les Gilets jaunes du début se sont fait voler leur mouvement. Mais celui-ci persiste sous d’autres formes. Il tend même à s’internationaliser.

Breizh-info.com : Emmanuel Macron a-t-il d’ailleurs selon vous intérêt à avoir les syndicats comme interlocuteurs et l’ultra gauche comme épouvantail de première catégorie ?

Ivan Rioufol : Je crois que les Français en colère ne sont pas dupes des manoeuvres du pouvoir affaibli ni de l’influence marginale des syndicats. La crise de confiance emporte tout. Tant que cette confiance persistera, Macron sera condamné à brasser de l’air en feignant des réformes qu’il sait ne pouvoir mener à son terme. Il veut rouler à 180 km/h sur des routes limitées à 60 !

Il ne peut s’en sortir qu’en redonnant de l’air à la démocratie. Pourquoi pas un référendum sur les retraites, ou une dissolution de l’Assemblée ?

Breizh-info.com : Cela fait des années qu’on entend que ça va péter (et d’autres, pestiférés avant l’heure, l’écrivaient déjà il y a plusieurs décennies comme JM Le Pen ou encore Guillaume Faye) que la guerre civile arrive. Pourtant, on ne voit rien venir. Les citoyens semblent totalement passifs face à la dégradation de leurs conditions de sécurité, de vie, de travail…et face à l’illusion d’un vivre ensemble qui ressemble beaucoup à un mourir côte à côte. Comment voyez-vous les prochaines décennies vous qui avez déjà évoqué cette guerre civile qui vient ?

Ivan Rioufol : La révolte des Gilets jaunes vous contredit. Les politiques et les médias ont vu débouler brusquement, le 17 novembre 2018, un peuple furieux qui a fait comprendre aux « élites » qu’il n’entendait pas disparaître sous la mondialisation, la priorité à l’Autre, la nouvelle France de la diversité. Cette vieille France-là, que l’on disait déjà morte, est en pleine ébullition. Elle a certes regagné ses provinces, mais elle n’a pas dit son dernier mot. Elle oblige à repenser la politique dans un conservatisme national qui reste à théoriser. Les Etats-Unis de Trump, la Grande-Bretagne de Johnson ou la Hongrie de Orban sont des exemples inspirants pour la France.

Il lui reste, c’est vrai, à trouver son Trump, son Johnson ou son Orban et ce n’est pas évident !

Vous aurez aussi remarqué que la France des banlieues ne s’est pas mêlée (sinon par ses casseurs) à la France périphérique dans son combat existentiel. Ces deux France – ces trois France avec celle des grandes métropoles – s’ignorent et ne s’aiment pas.

Le terreau est inflammable, mais c’est l’idéologie islamiste qui attise les foyers d’une possible guerre civile. Rien n’est à exclure.

Breizh-info.com : Comment expliquez-vous la passivité des autochtones en France ?

Ivan Rioufol :  Vous confondez, je crois, le somnambulisme de la caste avec l’ensemble de la société. « Nous n’avons rien vu venir », ont pu dire les commentateurs en parlant des Gilets jaunes. Cette aveu les honore. Mais un observateur attentif de la France profonde pouvait prévoir cette insurrection, que j’avais moi-même annoncée. L’édredon des aides sociales amortit encore un peu les tensions. Mais la colère est bien présente. Elle est générale. Elle a pris les idéologues progressistes dans le nez.

Breizh-info.com : Quel espoir trouvez-vous dans le marasme ambiant ?

Ivan Rioufol : Je vois un peuple oublié qui veut renaître. Nous vivons de ce point de vue un moment historique passionnant. C’est ce peuple qu’il faut soutenir dans un renouveau de la démocratie. La droite a toute sa place dans cette reconquête, à la condition qu’elle abandonne son « bourgeoisisme » à la macronie, pour lui préférer une approche sociale et une empathie pour les plus malheureux.

Propos recueillis par YV

Crédit photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2020, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

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