Philippe Martinez s’est-il fait briseur de grève en se faisant interviewer sur France Culture par Guillaume Erner le jeudi 15/01 à 8h19 ?
En effet, depuis le 5 décembre dernier, médias, commentateurs et politiques consacrent une grande partie de leur temps d’antenne à la grève contre la réforme des retraites, initiée en particulier par Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT.
Au contraire, celle du personnel de Radio France lancée le 25 novembre dernier également sous l’impulsion de la CGT contre le plan d’économies de la direction et la réduction du nombre de salariés des radios du groupe est rarement évoquée. Pourtant, elle dure depuis plus longtemps et entraîne la suppression de nombreuses émissions.
Or, mercredi 15 janvier, les auditeurs matinaux de France Culture ont pu constater à partir de 6 heures le remplacement par un programme musical des émissions suivantes : le réveil culturel à 6h03, le journal des idées à 6h40, les enjeux internationaux à 6h45, l’humeur de Guillaume Erner à 6h57, la question du jour à 7h13, le reportage de la rédaction à 7h24.
A 7h35, ces mêmes auditeurs ont pu retrouver le fil de leurs émissions avec la revue de presse internationale suivie de l’invité des matins sur l’affaire Carlos Gohn, du journal de 8h, du billet politique de 8h15, puis d’un nouvel invité en la personne de Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, laquelle est à l’origine de la grève des personnels de Radio France, pour parler de celle sur la réforme des retraites à l’invitation de Guillaume Erner. Mais dès 9h06, les interruptions d’émission avec la suppression du cours de l’Histoire reprenaient.
Comment peut-on interpréter cette présence un peu incongrue de Philippe Martinez sur une radio en grève ? En y participant, ne porte-t-il pas atteinte à tous les personnels de Radio France qui exercent leur droit de grève en refusant de faire fonctionner l’entreprise?
Au final, Philippe Martinez serait-il un briseur de grève?
Thierry Monvoisin
Crédit photo : Flickr (cc)
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