Les organisateurs de la marche pour l’indépendance prévue ce samedi en Écosse prédisent que ce sera le plus grand événement de ce genre jamais vu en Écosse. Selon la direction de All Under One Banner (AUOB), jusqu’à 300 000 personnes pourraient se présenter pour la marche et le rassemblement à Glasgow le 11 janvier.
L’estimation est basée sur le nombre de personnes qui ont annoncé leur venue sur les réseaux sociaux. La page Facebook de l’organisation regroupe 60 000 déclarations de personnes qui annoncent s’y rendre – trois fois le nombre de personnes qui ont dit qu’elles allaient participer à la dernière marche d’Édimbourg qui avait attiré environ 200 000 personnes.
« Il n’y a aucune garantie, mais tous les indicateurs sont là pour que ce soit la plus grande marche de l’histoire écossaise. » expliquent les organisateurs. Des organisateurs qui estiment que les récentes élections générales, qui ont ramené les Tories au pouvoir à Westminster, ainsi que la menace du Brexit, rejeté en Écosse, incitaient les gens à s’engager en faveur de l’indépendance et à exiger du gouvernement écossais de faire pression pour un autre référendum sur l’indépendance.
« Le gouvernement écossais doit aller de l’avant et aller jusqu’au bout, mais nous sommes un peu inquiets car certains députés veulent temporiser. Nous voulons qu’ils se battent et qu’ils fassent pression ; nous voulons plus que des mots. Tout le monde est en colère contre le Brexit et contre les Tories, mais nous ne sommes pas non plus satisfaits du SNP, en toute honnêteté » déclare Neil Mackay de AUOB.
Le vice-président du SNP, Keith Brown, s’exprimera lors du rassemblement qui devrait ne durer qu’une heure avant que la marche ne démarre. La marche commencera à Kelvingrove Park et traversera le centre-ville, empruntant la symbolique Union Street et longeant la Clyde pour être visible depuis l’autoroute, avant de se terminer à Glasgow Green.
Le journal nationaliste écossais The National Scott a recueilli un témoignage, celui d’un père de famille qui participera à sa toute première marche pour l’indépendance, alors qu’il avait voté non au référendum en 2014. Un ancien militant de gauche, estimant qu’internationalisme et nationalisme ne sont pas incompatibles, et désirant œuvrer pour « une société inclusive »…
« J’ai voté non parce que je travaillais beaucoup dans le nord de l’Angleterre et je pensais que sans nous, ces communautés seraient réduites à néant. J’ai pensé que je ne pouvais pas voter oui en toute bonne conscience mais je me suis rendu compte que si nous voulons avoir un avenir, nous devons être indépendants. J’ai cinq enfants âgés de 15 à 23 ans et nous devons faire cela pour leur avenir. J’ai un peu honte d’avoir voté non, mais nous avons besoin de gens comme moi pour être indépendants. Bien sûr, nous ne pouvons pas nous arrêter là, mais une fois que nous aurons cette indépendance, nous pourrons commencer à transformer la société (…) Mon fils m’a dit qu’il ne voyait pas d’avenir pour nous au Royaume-Uni. Il a dit qu’il ne se sentait pas britannique, qu’il se sentait européen et qu’il regardait avec horreur ce qui se passe ici. Cela n’a pas de sens pour lui. Une de nos filles a aussi dit que cette marche était historique et que nous devions prendre position. Nous devons y aller parce que si nous ne le faisons pas, ils vont dire que c’est juste une minorité qui veut l’indépendance mais vous ne pouvez pas dire ça avec 300 000 personnes mobilisées ».
La marche et le rassemblement auront lieu un peu plus de deux semaines et demie avant que l’Écosse ne quitte l’Union européenne – avec le reste du Royaume-Uni – le 31 janvier, malgré le fait que 62 % des électeurs écossais soutiennent le maintien dans l’UE.
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