L’installation des Roms, le 29 novembre, sur un terrain en bordure de l’Erdre, propriété publique et en zone naturelle protégée, aux abords de l’autoroute A11, énerve passablement les riverains – et en premier lieu ceux du hameau de Port la Blanche, aux confins de Nantes et de Carquefou, près de Saint-Joseph de Porterie. Ils en ont effet subi, en plein réveillon de Noël, les désagréments fort liés aux branchements sauvages du campement. Pendant ce temps, les pouvoirs publics se taisent.
« Ils sont arrivés fin décembre, le 22 ou le 23 », se rappelle un riverain. « Ils se sont implantés avec l’aval de Nantes Métropole, puisqu’ils étaient à peine installés que les services leurs amenaient un tractopelle et une benne à ordures. Ils sont d’ailleurs passés par un axe qui permet à Vinci d’accéder à l’autoroute, après avoir coupé plusieurs mètres de la clôture de l’autoroute. Il y a actuellement une vingtaine de caravanes ».
Vinci aurait fait un dépôt de plainte pour la dégradation de ses infrastructures, mais n’a pas fait de réparations depuis. Résultat, « la clôture est censée empêcher intrusions et traversées d’animaux sauvage sur la route. À cet endroit, l’entrée est totalement libre. S’il y a un accident… tant pis », relève un riverain. Il y a aussi les nuisances que connaissent hélas d’autres riverains de camps roms – notamment les déchets balancés un peu partout dans la zone naturelle protégée où ils se sont installés.
Des coupures de courant
Le problème n’était pas là. « Ils ont essayé plusieurs fois de se brancher au réseau électrique, et la veille de Noël ils ont recommencé. Le village a vu le courant coupé et rétabli à plusieurs reprises, et le matin du 24 à 9 heures, nouvelle coupure, jusqu’à 10 heures. Sauf qu’entre-temps les pompes de la station de refoulement des égouts n’ont pas du tout apprécié la plaisanterie et se sont mises en panne ».
Or, situé tout près du poste de refoulement, le village est raccordé aux égouts. « Les égouts ont commencé à déborder, c’est tombé dans l’Erdre, il y a eu aussi des remontées dans les maisons, jusqu’à plusieurs centimètres dans les maisons les plus basses du village. Bref, les Roms nous ont mis dans la m… pour Noël ».
Sous la protection de la police
Une noria de camions-pompes des services d’assainissement ont suppléé les installations en panne dans l’après-midi et la soirée, jusqu’à ce que l’alimentation de la station de refoulement des eaux usées soit remise en route. Notons au passage qu’Enedis est intervenue sous la protection de deux patrouilles de police.
Depuis, ils se font discrets. « Il n’y a plus d’éclairage à outrance des caravanes, ils ont du trouver d’autres solutions ». Le campement serait selon un autre riverain « une scission de ceux qui étaient installés rue du Fort », plus au sud, « suite à un différend entre familles ». Cette dernière rue connaît des problèmes récurrents d’occupation par les Roms, notamment tout au bout en limite de l’Erdre et de la Roseraie.
Les pouvoirs publics eux aussi se font discrets. « Ils font les morts », résume un riverain. « On a contacté à plusieurs reprises des élus, la mairie, la métropole. Rien. Comme si on n’existait pas. Ils ne daignent pas nous répondre. Pourtant on paye bien des impôts, nous. Et on vote. On a l’impression qu’ils nous ont installé les Roms car on est loin de la ville – en gros, ils se sont dits que ça ne gênerait que notre hameau, et tant pis pour nous. La métropole de Nantes nous a sacrifiés ».
Louis Moulin
Photo d’illustration : Info Toulouse (cc)
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Une réponse à “Nantes. Camp de Roms de Port la Blanche : les riverains n’en peuvent plus”
[…] Nantes, l’autre plaie, itinérante et qui, hélas, parfois s’arrête : http://www.breizh-info.com/2020/01/09/134139/nantes-riverains-camp-roms […]