Anne-Marie Le Pourhiet : la censure se répand ici et là

Anne-Marie Le Pourhiet part en guerre contre l’esprit de censure qui se répand avec la complicité des pouvoirs publics.

Souvent, lorsque Anne-Marie Le Pourhiet , professeur de droit public à l’université Rennes –  1, et constitutionnaliste avertie, s’exprime dans la presse parisienne  c’est pour s’en prendre aux langues régionales et aux revendications régionalistes. On trouve des jacobins partout, même à l’Université ! Mais, actuellement, Mme Le Pourhiet  s’inquiète de l’accroissement des atteintes légales à la vie privée. Pour elle, « la menace pour les libertés vient moins directement de l’État lui-même que de la société civile où certains clans dictatoriaux ne reconnaissent plus ni la liberté des autres ni la primauté de l’intérêt général ».

La menace liberticide

Et de dénoncer ceux qui nourrissent cette « menace liberticide ». « Ce sont les militants communautaires, féministes, LGBT, antiracistes juifs, arméniens, décoloniaux, etcqui ont notamment dicté toutes les lois instituant des délits d’opinion et qui ont été ensuite habilités par l’État à se constituer partie civile de façon à pouvoir pourchasser devant les tribunaux répressifs les propos ou écrits qu’ils jugent offensants pour leu « communauté ». C’est exactement la même chose aujourd’hui en matière de délits sexuels. Des mouvements féministes enragés obtiennent des pouvoirs publics qui les financent un arsenal pénal invraisemblable dont sont écartés tous les grands principes du droit répressif issus de la philosophie des Lumières, lesquels sont considérés comme des obstacles et des entraves à leur « lutte ». À tel point que certaines prétendent désormais préférer le tribunal médiatique à la procédure judiciaire. Quant aux libertés académiques, elles sont régulièrement étouffées dans les universités avec la complicité passive de leurs présidents, une situation proche des films de Costa-Gavras. » (L’Express, 18 décembre 2019).

Certes il faut tenir compte de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen (26 août 1789) qui précise en son article IV : « La liberté consiste à faire tout ce qui ne nuit pas à autrui ». Sans oublier l’article X : « Nul ne peut être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la loi ». Et l’article XI : « La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’homme ; tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi ».

Tout cela est bel et bon mais le combat idéologique sur toute autre considération et, surtout, se trouve à l’origine des « cas déterminés par la loi ». Et comme le droit rectifie le droit, de nouvelles lois – correspondant à l’air du temps diffusé par les médias mainstream – fabriquent des « droits » supplémentaires. La jurisprudence générée par l’Union européenne, le Conseil constitutionnel et le Conseil d’État favorise également cette évolution idéologique. Marquer quelques points aux élections ne permet pas de changer le discours idéologique dominant – celui de France Inter par exemple.

Bernard Morvan

Crédit photo : DR
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