La lecture des listes de signataires des appels à manifester est un exercice fastidieux mais édifiant. Notamment sur le « qui soutient quoi ». La plupart du temps, il est vrai, les listes sont des « copiés-collés », les associations et groupes d’ultra gauche ayant l’habitude de déposent leur signature en permanence auprès de leurs homologues pour être sûres de soutenir sans faute tout et n’importe quoi. C’est pour ça, par exemple qu’on retrouve partout le PCF, la CGT, SUD, la Ligue des droits de l’Homme, le MRAP, le syndicat de la magistrature et bien d’autres. Et pourtant, cette lecture offre parfois des surprises.
Défenseurs des droits des femmes et de l’islam
Quand une personne ou une organisation participe le lundi à une manifestation pour défendre une chose, et le mardi, à une manif qui défend le contraire, vous vous dites sans doute qu’ils doivent être très cyniques, ou très incultes, ou très bêtes. Bien souvent, c’est les trois à la fois.
Prenons quelques exemples.
Le NPA. Groupuscule pathétique dans son illusion d’exister encore. Pathétique jusque dans son « logo » : un porte-voix, brandi comme les les anciens révolutionnaires brandissaient un fusil sur les affiches d’antan. « Le pouvoir au bout du mégaphone ! » Les propagandistes de la révolution chinoise ont dû se retourner dans leur tombe pour ne plus voir.
Eh bien le NPA, il souscrit A LA FOIS aux revendications de la manif contre l’islamophobie, et à celles contre les violences faites aux femmes. D’ailleurs le NPA avait lancé il y a quelque temps (en période de chasse aux voix) un tractage contre lesdites violences. C’est dire s’il y pense !
Deuxième exemple : Mme Caroline De Haas. On se demande bien pourquoi, Mme De Haas s’est taillé une audience dans les médias sur le thème du féminisme agressif et l’organisation de la lutte femme contre hommes.
Elle s’est illustrée en particulier par quelques postures qui resteront gravées dans les mémoires, comme par exemple sa solution aux agressions machistes dans les rues de Barbès : « C’est, disait-elle en substance, la fachosphère qui met en parallèle la croissance fulgurante des agressions subies par les femmes et la présence permanente de groupes d’allogènes. S’il y a des agressions c’est que les trottoirs sont trop étroits. Il faut élargir les trottoirs. » On avait envie de la suivre sur ce terrain et d’être même force de proposition : pourquoi ne pas faire des trottoirs pour hommes et des trottoirs pour femmes ?
Sensible comme ses frères-s en-gauchisme, Mme De Haas signe aussi cet appel, aux côtés du CCIF et de M. Marwan Muhammad, entre autres.
Puis, on ne sait quel souffle de l’esprit l’inspirant, elle diffuse un communiqué pour annoncer qu’elle retire sa signature mais qu’elle participera à la manif quand même.
Troisième exemple : soucieux sans doute de ne pas manquer une occasion de se ridiculiser davantage, M. Hamon emboîte le pas au mégaphone. Hamon, souvenez-vous, dont l’inappréciable mérite fut de révéler aux électeurs français le niveau de conscience politique de l’électorat PS, qui le porta sur le pavois.
Mais alors, cette lettre ouverte ? Me direz-vous. J’y viens. Elle sera brève et factuelle.
Lettre ouverte
Mesdames, Messieurs
Toujours friands de nobles causes à défendre sinon à illustrer, une actualité encore récente vous a vus soutenir de vos écrits et de vos pieds, à la fois (pas « en même temps », mais à la fois) les luttes contre les violences faites aux femmes et celle contre l’islamophobie.
Nous tenons à préciser que, conscients de vos capacités à distinguer, nous nous gardons en toute occasion d’amalgamer islam et islamisme.
De même, nous nous interdisons, de mettre en parallèle les violences commises à l’encontre des femmes et l’appartenance à quelque « tradition culturelle » que ce soit. Nous évitons en cela de mettre nos pas dans les traces de certaines villes d’outre Rhin, qui, animées des meilleures intentions, ont conseillé à leur population féminine de tenir compte desdites « traditions »
Même s’il fait peu de doute que vous ayez apporté votre soutien à des organisateurs proches du courant dit « salafiste », nous ne vous soupçonnons pas d’avoir eu d’autre souci que de défendre simplement la place et l’expression de la religion musulmane.
Vous le fîtes au nom de la laïcité. C’est déjà plus difficile à comprendre, vous qu’on a vus et entendus, à mainte reprise vous dresser au nom de cette laïcité, contre la religion chrétienne dont vous pourchassez l’expression en tout temps et par tous moyens. Mais n’importe, nous vous en donnons acte.
Donc, ce n’est pas « d’islamisme » que nous vous parlerons, c’est d’islam tout court.
Et pour ce faire, nous ne ferons référence qu’aux fondamentaux. Voire AU FONDAMENTAL : le livre saint, le Coran.
Il nous semble en effet utile de combler le manque d’information dont, manifestement, vous souffrez, en vous exposant en toute objectivité ce que vous avez soutenu en apportant votre appui à la défense et illustration de l’islam
Vous trouverez ci-après des citations extraites « verbatim » du Coran, et qui se rapportent toutes aux femmes et aux relations hommes-femmes. Nous en mentionnons les références et les livrons à votre méditation.
Nous précisons que, par scrupule intellectuel, nous avons consulté plusieurs sites reproduisant le Coran dans sa traduction officielle en français. Toutes les versions sont identiques.
Voici, donc les textes dans l’ordre de numérotation classique des sourates.
SOURATE 2 : AL-BAQARAH (LA VACHE)
Verset 223. Vos épouses sont pour vous un champ de labour; allez à votre champ comme [et quand] vous le voulez et oeuvrez pour vous-mêmes à l’avance. Craignez Allah et sachez que vous le rencontrerez. Et fais gracieuses annonces aux croyants!
SOURATE 4 : AN-NISA (LES FEMMES)
Verset 11 : voici ce qu’Allah vous enjoint au sujet de vos enfants: au fils, une part équivalente à celle de deux filles. S’il n’y a que des filles, même plus de deux, à elles alors deux tiers de ce que le défunt laisse. Et s’il n’y en a qu’une, à elle alors la moitié. Quant aux père et mère du défunt, à chacun d’eux le sixième de ce qu’il laisse, s’il a un enfant. S’il n’a pas d’enfant et que ses père et mère héritent de lui, à sa mère alors le tiers. Mais s’il a des frères, à la mère alors le sixième, après exécution du testament qu’il aurait fait ou paiement d’une dette. De vos ascendants ou descendants, vous ne savez pas qui est plus près de vous en utilité. Ceci est un ordre obligatoire de la part d’Allah, car Allah est, certes, Omniscient et Sage.
Verset 23. Vous sont interdites et parmi les femmes, les dames (qui ont un mari), sauf si elles sont vos esclaves en toute propriété.
Verset 34. Les hommes ont autorité sur les femmes, en raison des faveurs qu’Allah accorde à ceux-là sur celles-ci, et aussi à cause des dépenses qu’ils font de leurs bien. Les femmes vertueuses sont obéissantes (à leurs maris), et protègent ce qui doit être protégé, pendant l’absence de leurs époux, avec la protection d’Allah. Et quant à celles dont vous craignez la désobéissance, exhortez-les, éloignez-vous d’elles dans leurs lits et frappez-les. Si elles arrivent à vous obéir, alors ne cherchez plus de voie contre elles, car Allah est certes, Haut et Grand !
SOURATE 65 AT-TALAQ (LE DIVORCE)
Ô Prophète! Quand vous répudiez les femmes, répudiez-les conformément à leur période d’attente prescrite; et comptez la période; et craignez Allah votre Seigneur. Ne les faîtes pas sortir de leurs maisons, et qu’elles n’en sortent pas, à moins qu’elles n’aient commis une turpitude prouvée
FIN DE CITATION
Mesdames, Messieurs, afin de vous éviter de pénibles efforts cérébraux, nous vous informons de la vanité des recherches que vous pourriez être tentés d’entreprendre pour, finalement, ressasser les objections habituelles en pareille circonstance : « ce sont des citations hors contexte », « le texte du Coran ne vaut que s’il est en arabe », « le texte brut ne doit pas être diffusé sans être accompagné de l’interprétation d’un sachant ». Aucune d’entre elles ne tient.
Il ne vous reste plus, si vraiment vous y tenez, qu’à traiter ce propos de « fascistes ». Mais il faut vous y résoudre : ce sophisme « ad hominem » ne marche plus non plus.
Veuillez agréer, Mesdames Messieurs, l’assurance de notre compassion attentive.
Julius Muzart (via Polemia)