Une nouvelle victoire pour les abeilles et leurs défenseurs : deux pesticides sont à leur tour interdits à la vente sur le territoire français.
Deux nouveaux pesticides interdit en France
Après les néonicotinoïdes, deux nouveaux pesticides ayant le même mode d’action et néfastes pour les abeilles viennent d’être interdits en France. C’est un décret paru le 31 décembre au Journal officiel qui précise la chose. L’interdiction intervient dans le cadre de la loi Egalim sur l’alimentation.
Il s’agit donc de la flupyradifurone et du sulfoxaflor, présentés comme des néonicotinoïdes de nouvelle génération. Des néonicotinoïdes commercialisés depuis les années 1990 et qui sont désormais les insecticides les plus utilisés au monde Mais, en s’attaquant au système nerveux des insectes, ils touchent aussi les abeilles. Ces dernières, désorientées, ne parviennent alors plus à retrouver leur ruche. Avec les conséquences qui en découlent pour les apiculteurs. Les bourdons sont aussi impacté puisque le sperme des mâles est altéré par ces produits chimiques.
Des néonicotinoïdes déjà proscrits
Les deux produits nouvellement interdits (avec prise d’effet au 1er janvier 2020) viennent s’ajouter aux cinq néonicotinoïdes (clothianidine, thiaméthoxame, imidaclopride, thiaclopride et acétamipride) déjà proscrits de tout usage phytosanitaire en septembre 2018.
Des associations de défense de l’environnement sont notamment montées au créneau en dénonçant les risques que faisaient encourir ces pesticides pour les abeilles et en saisissant la justice. Laquelle avait suspendu puis interdit début décembre la vente de deux produits à base de sulfoxaflor du fabricant américain Dow AgroSciences (Corteva).
De son côté, l’Anses (Agence française de sécurité sanitaire), bien qu’ayant donné son accord en 2017 pour que ces deux produits puissent être commercialisés, n’avait pas remis en cause la décision de la justice.
Enfin du miel sans pesticides ?
Cette interdiction intervient tandis que certaines études rapportaient encore au début de l’année 2019 que le miel pouvait contenir des pesticides persistants. Des scientifiques suisses s’inquiètaient ainsi de la stabilité particulièrement longue (plus de 40 mois au minimum) de molécules néfastes de néonicotinoïdes dans le miel.
Quant à l’incidence de ces néonicotinoïdes présents dans le miel sur la santé humaine, le miel destiné à la consommation conservera une concentration identique de pesticides durant de nombreux mois. Avec des impacts encore mal déterminés sur la santé humaine à long terme.
Rappelons aussi qu’en avril 2018, les 28 États de l’Union européenne avaient validé la proposition de la Commission européenne d’interdire les néonicotinoïdes tueurs d’abeilles.
AK
Crédit photos : DR (photo d’illustration)
[cc] Breizh-info.com, 2019, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine