Les Pages Blanches, fameux annuaire téléphonique papier, tirent leur révérence avec une dernière édition 2019. Entre nostalgie et pragmatisme technologique, retour sur une épopée.
Pages blanches : la fin d’une époque
Voici le point final à une histoire débuté il y a 140 ans : la dernière édition des Pages Blanches, le célèbre annuaire téléphonique qui aura été un précieux recours pour nombre d’entre nous afin de trouver un numéro de téléphone dans « l’ancien monde » a vu ses derniers exemplaires distribués en cette fin d’année 2019.
Il faut dire que l’annuaire papier connaissait des jours difficiles depuis plusieurs années. Si 57 millions d’exemplaires étaient encore diffusés gratuitement en 2007, seulement 9 millions l’ont été en 2019 par SoLocal, la société éditrice. Une année où seulement 69 départements ont eu le privilège de se voir encore distribuer les fameuses Pages Blanches.
Quant aux Pages Jaunes, la version professionnelle de l’annuaire téléphonique, les fétichistes doivent aussi prendre leurs précautions s’ils veulent en garder une trace : après une dernière édition 2020 dans 90 départements, elles passeront elles aussi au format digital à partir de 2021. Vous voilà prévenus !
Résistance impossible au numérique
Après la quasi disparition des pittoresques cabines téléphoniques (passant de 300 000 il y a 20 ans à environ 300 aujourd’hui), lesquelles n’auront pas survécu au téléphone mobile, ou encore du Minitel, c’est donc un autre symbole de la communication version XXe siècle qui nous quitte.
Mais, tandis que l’annuaire sur internet est mis à jour en permanence et consultable sur n’importe quel support, comment l’annuaire papier, volumineux, lourd, et actualisé une fois l’an, pouvait-il lutter face à son inéluctable disparition ? D’autant plus qu’un décret de la loi Macron en 2016 avait supprimé l’obligation de « service universel » de distribution gratuite des annuaires papier pour l’orienter sur Internet.
Bien que la première version de l’annuaire était un almanach lancé à Paris par un certain Sébastien Bottin en 1796, le précieux ouvrage a adopté sa forme actuelle en 1880, lors de la création des centraux téléphoniques.
Enfin, si certains séniors, notamment urbains, se sont adaptés sans trop de difficultés à la version numérique des Pages Blanches, tous n’ont pas cette chance, notamment ceux n’ayant pas Internet. Ainsi, rechercher un numéro de téléphone d’un particulier (et a fortiori d’un professionnel dans un an) risque de devenir problématique pour certaines personnes âgées isolées. Mais le décret de la loi Macron ne s’est visiblement pas soucié de leur sort !
AK
Crédit photos : Wikimedia Commons (Domaine public)
[cc] Breizh-info.com, 2019, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine