Comme de nombreux cultes, les fontaines sacrées rattachent la Bretagne à son passé celtique très ancien. L’eau, les sources, depuis les temps les plus reculés, appartiennent d’abord aux religions primitives, et ont toujours fait l’objet de croyances et surtout exercé de tous temps une grande attirance sur les êtres humains. Fontaines sacrées aux eaux sortant de la terre nourricière, eaux en relation avec les morts, avec les forces divines qui font naitre et croitre la vie. Le christianisme n’a pas aboli le culte des fontaines, auquel les Bretons tenaient trop, mais il l’a christianisé par la consécration de chaque source à un saint que l’on prie pour obtenir la guérison des hommes ou du bétail.
Les Celtes en général et les Bretons en particulier ont toujours été fascinés par l’eau. Pour les druides, les eaux étaient sacrées et ils attribuaient à celles qui jaillissaient de terre des vertus thérapeutiques.
Nos ancêtres se rendaient à ces fontaines afin de profiter de leurs vertus curatrices et purificatrices, de trouver la guérison, le soulagement à leurs problèmes de santé, comme les maladies de peau, affections des yeux, douleurs articulaires, maux de tête, fièvres… ou pour aider la nature dans des moments décisifs de la vie. On distingue trois sortes de pratiques rituelles auxquelles l’eau miraculeuse des fontaines sacrées donne lieu : le rite de guérison, le rite de divination et le rite de protection.
La Bretagne est riche d’une grande quantité de fontaines (plusieurs milliers) qui offrent une multitude de rites et de patronages. Cette profusion est un fait exceptionnel, une source intarissable où le visiteur peut s’abreuver de surnaturel et de légendaire et découvrir la diversité des styles d’architecture depuis la protohistoire celtique jusqu’au XIXème siècle.
Les fontaines bretonnes conservent leurs antiques vertus et leurs dévots. Le rite est indissociable du lieu, cette constante demeure dans la Bretagne actuelle. Par rite, il faut entendre le geste et la croyance qui s’y rattachent. Il s’agit bien plus que d’un usage ou d’une pratique. La fréquentation des fontaines n’est pas qu’un fait social car elle s’avère multiple dans ses pratiques profanes et spirituelles, thérapeutiques et magiques.
Les fontaines existent toujours mais les processions et ablutions ont pratiquement cessé au début du XXème siècle.
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