En Lettonie, le sapin de Noël ne s’achète pas en magasin… mais se coupe directement en forêt. Une pratique traditionnelle encouragée par le gouvernement.
Lettonie : un sapin de Noël « de la forêt au consommateur »
C’est un rituel qui revient chaque année dans certains pays baltes : en Lettonie et en Estonie, les familles vont directement couper leur sapin de Noël en forêt avec les encouragements du gouvernement. Loin du modèle laïciste et aseptisé de nos sociétés d’Europe occidentale, la tradition est respectée pour chaque Noël par les Lettons. Cette pratique date des marchands allemands qui vivaient au XVème siècle dans ce qui s’appelait alors la Livonie.
Cette manière originale de se procurer un sapin est également encadrée par la Compagnie nationale de Lettonie pour la gestion des forêts. Qui indique au public que « Tout le monde est invité à s’emparer d’une hache pour abattre un sapin de trois mètres de hauteur maximum et d’un diamètre de douze centimètres au plus, et ensuite le ramener à la maison ».
Une tradition réglementée
Voilà donc l’occasion de s’offrir une belle sortie en famille, la hache en mains, au cœur de la forêt avant Noël. Mais, si cette tradition est toujours autant suivie en Lettonie, pas question pour autant de faire n’importe quoi. Les coupeurs sont invités à ne choisir que des sapins situés sous des lignes électriques ou dans des fossés. Ainsi que ceux trop proches des routes où destinés à être abattus compte tenu de leur situation.
Les zones forestières protégées, comme le rappellent les autorités, n’ont alors rien à craindre tandis que les forêts domaniales représentent une superficie de 1,5 million d’hectares en Lettonie. Un parc bien renouvelé par la compagnie lettonne des forêts puisque ce sont quelques 26 millions de nouveaux arbres qui ont été plantés par ses soins en 2019.
Autre fait marquant (et qui fera rêver plus d’un amateur de nature et d’espaces sauvages), la superficie occupée par les forêts, marécages et landes en Lettonie a plus que doublé entre 1935 (27 %) et aujourd’hui (57 %). Des espaces détenus pour moitié par l’État quand, en France, les trois quarts de la forêt sont des propriétés privées. De quoi inspirer nos dirigeants au regard de la pression foncière qui grignote chaque année toujours plus de terres ?
AK
Crédit photos : Pixabay (Pixabay License/crisaasequeira)
[cc] Breizh-info.com, 2019, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine