En Belgique, les migrants déboutés du droit d’asile restent très majoritairement dans le pays malgré la décision d’expulsion. Un échec pour la ministre fédérale chargée de l’Asile et de la Migration Maggie De Block, qui accusait il y a quelques temps le Vlaams Belang de créer un climat « pas favorable à l’accueil des migrants » en Flandre. À croire que ce climat n’est donc pas si hostile…
Quatre déboutés sur cinq ne partent pas
La Belgique incapable d’expulser les migrants en situation irrégulière. L’année dernière, 33 386 personnes ont reçu l’ordre de quitter le territoire mais seulement 7 399 s’y sont conformées. Quatre demandeurs d’asile déboutés sur cinq sont donc restés dans le pays.
La VRT (service public flamand de radio et de télévision) a mené son enquête sur le sujet. Et révèle que la plupart des demandeurs d’asile ne tiennent pas compte de l’obligation de partir de Belgique. Près de 26 000 migrants déboutés ont continué à vivre dans le pays (ou sont partis sans que le ministère de l’Immigration le sache officiellement).
Dans une déclaration qui laisse facilement transparaître une certaine impuissance face à la situation, la ministre fédérale chargée de l’Asile et de la Migration Maggie De Block (Open VLD) indique que ces demandeurs d’asile « ignorent souvent l’ordre de quitter le pays ». Elle ajoute : « Nous constatons que dans d’autres pays aussi, ils ne partent pas volontairement. C’est pourquoi nous devons d’abord les mettre dans des centres fermés. » Une constatation qui arrive un peu tardivement compte tenu de l’importance des flux migratoires de ces dernières années.
Maggie De Block, retour volontaire et Vlaams Belang
Concernant ces centres, Maggie De Block envisage d’augmenter leur capacité de 446 places supplémentaires pour atteindre au moins 1 100. Soit le double du nombre de places actuel. La ministre veut également se concentrer davantage sur le retour volontaire des déboutés dans leur pays d’origine. Ce qui implique également de bonnes relations avec les pays de retour.
Toutefois, tous les pays ne sont pas forcément enclins à récupérer leurs ressortissants. Notamment certains États africains avec lesquels il n’existe toujours pas d’accord pour renvoyer les demandeurs d’asile qui ont épuisé tous les recours juridiques.
Quant à la solution de force consistant à mettre ces migrants dans un avion pour un retour dans le pays d’origine, un autre problème se pose : personne n’est autorisé à voler sans papiers valides. La politique de sécurité dans le secteur de l’aviation est très stricte. C’est pourquoi les compagnies aériennes refusent les personnes sans papiers d’identité. Donc pas de vol sans documents de voyage.
Toujours est-il qu’avec une grande partie de ces migrants illégaux restés en Belgique, cette politique est un « échec » pour le Vlaams Belang. Qui peut capitaliser sur ces mauvais chiffres.
AK
Crédit photos : DR (photo d’illustration)
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