Vingt ans déjà. Dans la nuit du 12 au 13 décembre 1999, un pétrolier nommé Erika chavirait au large de la Bretagne et souillait le pays. Retour sur un drame écologique.
Naufrage de l’Erika : les faits
Il est un peu plus de 14 heures le dimanche 12 décembre 1999 quand l’Erika lance un signal d’alarme pour une avarie causée par une mer très agitée. Parti quatre jours plus tôt du Nord de la France, il se trouve désormais au large des côtes bretonnes.
Pourtant, une heure plus tard, le commandant indique que la situation est sous contrôle. Le pétrolier ne connaîtra cependant qu’une lente agonie jusqu’au bout de la nuit suivante. A six heures du matin, le naufrage commence.
L’Erika se coupe en deux et l’équipage doit tenir tant bien que mal jusqu’à l’évacuation qui intervient deux heures et demie plus tard.
Plusieurs navires tenteront pendant plusieurs jours de pomper les 30 000 tonnes de fioul que contenait le navire mais ils ne peuvent rien contre la marée noire se déversant sur la Bretagne et ses îles à partir du 23 décembre, notamment sur l’Ile de Groix. D’autres provinces sont touchées, des couches de mazout de plusieurs centimètres envahissent les plages.
Aucune victime humaine n’est à déplorer mais le nombre d’oiseaux tués est estimé à plusieurs centaines de milliers. Dominique Voynet, ministre de l’écologie, membre des Verts depuis 1984 et même future candidate à l’élection présidentielle avait déclaré peu après le naufrage qu’il ne s’agissait pas de la catastrophe du siècle.
Enquête et condamnations : Total comme principal coupable
L’enquête est lancée dès le mois de janvier 2000, et, selon un premier rapport, l’équipage est hors de cause, contrairement à l’état de délabrement de l’Erika.
Construit au Japon en 1975, il avait par la suite navigué sous différents pavillons. Son appartenance n’était pas claire, tout comme les contrôles qu’il avait subi. L’on sait tout de même que l’entreprise Total avait assuré le chargement du pétrolier. La qualité du fioul sera rapidement remise en question.
Total sera d’ailleurs l’un des coupables condamnés suite au procès dont le verdict a été rendu en 2008. La multinationale a dû s’acquitter de 192 millions d’euros pour les indemnisations et de 375 000 euros d’amende tandis que l’armateur et le gestionnaire de l’Erika ont dû payer 75 000 euros chacun.
Erika : le documentaire
Vingt ans plus tard, nombre de Bretons et autres témoins de la catastrophe interviennent dans un documentaire en deux parties réalisé par France 3.
Celui-ci, divisé en deux parties et intitulé « l’autopsie d’un naufrage », est disponible gratuitement sur le site officiel de la chaîne.
Alexandre Rivet
Crédit photo : DR
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