« Le lamentable feuilleton de Fontevraud risque de se poursuivre sur le terrain judiciaire », prévoyait Breizh Info en février dernier. C’est chose faite : le site d’investigation Médiacités révèle que des enquêtes préliminaires ont été ouvertes contre deux anciens directeurs de l’Abbaye royale de Fontevraud.
L’Abbaye est depuis plus de quarante ans le joujou culturel de la région des Pays de la Loire. Elle cherchait avec elle à se fabriquer une identité. Luxe, calme et volupté : ce lieu magnifique devait inspirer une fierté « ligérienne » à l’establishment culturel de la Loire-Atlantique. Mais quand on triche sur l’identité, on peut être tenté de tricher dans d’autres domaines…
L’ombre de Jacques Auxiette
La chambre régionale des comptes des Pays de la Loire a publié ces derniers mois pas moins de quatre rapports sur les différentes structures chargées de gérer l’Abbaye. Souvent reçue somptueusement sur place, la grande presse avait observé une certaine discrétion sur le contenu de ces rapports. Les lecteurs de Breizh Info, quant à eux, ont pu découvrir les dérapages du Centre culturel de l’Ouest (CCO), de la société d’hôtellerie de luxe Fontevraud Resort et de la société de gestion des activités touristiques SOPRAF, financés en dernier ressort par les contribuables régionaux.
La Chambre avait précisé que certaines pratiques constatées à Fontevraud étaient susceptibles de recevoir une qualification pénale. La Région ne pouvait faire autrement que saisir la Justice. Elle y était tenue par l’article 40 du code de procédure pénale. Elle n’a pas montré beaucoup d’empressement (alors que l’article 40 l’obligeait à agir « sans délai »). On peut le comprendre. Si les juges décidaient de trop tirer sur l’écheveau, les risques seraient importants en particulier pour Jacques Auxiette. L’ancien président socialiste de la région des Pays de la Loire présidait notamment la SOPRAF à l’époque des pires agissements de celle-ci.
E.F.
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