Comme il était impensable que je prenne comme pseudo Rétif (à) la Bretonne, moi qui suis plutôt pour, je me suis réfugié, vu mon grand âge, dans les souvenirs de l’imprimerie au plomb, et j’ai adopté ce pseudo : « MORASSE ». Je fais ainsi référence à l’ultime épreuve papier, encrée au rouleau puis tirée à la brosse, d’une page, une « forme », déposée sur le « marbre », juste avant que soit donné le « bon à tirer ». Je revois, dans les dernières hésitations devant le clavier pour envoyer un message sur le Net, une image de mon ancienne profession. Coquilles comprises. Rien à voir avec le vieux Charles, quoiqu’il puisse exister un ancêtre commun avec l’ethnie dont sont issus Maurice et le drapeau corsique.
Tout ça pour dire que les choses de la politique ne vont pas bien en ce moment. Imaginez donc pareille affaire au temps de Bonaparte. Il eût pointé ses canons sans barguigner. Pour massacrer du protestaire. Je l’ai déjà dit, je le redis. Où en est-on à quelque jours de Nedeleg ? Les obtus de la CGT ne voient pas plus loin que leurs moustaches. Leur chef est une application pratique de ce que Marx disait : l’Histoire se répète toujours « deux fois », la seconde fois « comme une farce ». Le sous-chef aux chemins de fer, lui, a la moustache années 30… et le petit coq de la gare de Lyon s’est pourvu d’une barbe de deuil. Le sous-chef, l’année dernière, l’avait traité indirectement de « poubelle ». Un lecteur de Breizh avait rétabli la situation (cf. une lettre de fin mars 2018, à l’occasion de déjà une grève à la SNCF)… Je me tiens le ventre de rire (enfin modérément). Un jeunot du site ATLANTICO, écrit benoîtement « Georges MARCHAY » !
L.H.O.O.Q. …
La réunion des gauches qui vient de se tenir à la gare de Lyon, précisément, nous a fait revivre l’âge d’or où Georges Marchais régnait sur la dégringolade de son parti (le PCF). Il n’avait pas vu, ce mécano spécialisé Messerschmitt, l’outrage que le grand Louis venait de lui glisser en son fort Chabrol, « une œuvre d’art » surréaliste de Marcel Duchamp datant de 1919 (il y a juste cent ans) : L.H.O.O.Q. … ce qui peut se lire, en allographe, « elle a chaud au cul ». Le 7 mai 1979, ce vieux sacripant d’Aragon la remettait à Marchais lui disant : « Ce tableau représente toute une partie de ma vie. C’est de cela que j’ai voulu te faire cadeau pour le parti. » Le mécano de la générale n’y vit aucune méchanceté… Misère ! On lit sur Wikipedia (oeuf corse) : « Selon Arturo Schwarz, dans The Complete Works of Marcel Duchamp, l’œuvre appartenant au Parti communiste n’est qu’une réplique de 1930, d’ailleurs d’un format plus grand (64,7 × 48,2 cm contre 19,7 × 12,4 cm pour l’« original »). Elle aurait été offerte par Aragon qui la tenait de Hans Arp. L’originale est indiquée par Schwarz appartenir à une collection privée à Paris. Il y aurait six répliques de cette œuvre, celle-ci étant la seconde. » En tout cas, beaucoup d’encre a coulé lorsque le 21 octobre 2017, chez Sotheby’s, un exemplaire fut vendu pour la modique somme de 637 500 €.
Or donc, comme on disait jadis quand on avait des lettres, les gauches se sont réunies pour le soutien de l’insoutenable « légèreté de l’être ». Tous gravitant à moins de 10 %, même avec Mélenchon, ils me font penser au marquis de Pontcallec dont nous vous entretenions récemment : beaucoup d’agitations et peu d’effets sur la population. Ils devraient savoir que leur période est morte. Comme celle de Germinal. J’ai vu qu’on cultive de la vigne sur terril, dans le Nord-Pas-de-Calais. Quelle revanche du destin ! Évidemment, c’est du vin blanc. De la concurrence pour le vin de notre pays nantais. Mais les œuvres de Zola continuent d’inspirer les bonzes de la CGT et de Sud-Rail réunis. Ils devraient se mettre à l’anglais et apprendre que le règne des espérances Corbyn est terminé. Au lieu de quoi, le moustachu noiraud met en cause le suffrage universel comme si la CGT avait des élus… À trop forcer, il va finir comme son compère Méluche. Imaginez qu’il propose la retraite à 60 ans calculée sur 10 ans pour les péquenauds et sur les derniers six mois pour l’élite de l’élite, à savoir les mécaniciens des locomotives. Rien que ça ! Bel exemple d’égalitarisme.
Ces messieurs ont gagné, entre autres, l’accélération de l’automatisation du métro. Le plus curieux est quand même que dans la haine décuplée contre le petit roi, on nous dit que 50 % des adhérents insoumis sont en train de passer chez Marie Noëlle (c’est pas son nom, comme on dit dans les feuilletons, « les prénoms ont été changés »). C’est le « chant du cygne », je vous dis…
MORASSE
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