Entre 20 et 25 000 personnes ont manifesté à Nantes ce mardi contre le projet de réforme des retraites. Un reporter de Breizh info était au cœur de l’évènement. Récit.
Entre 20 000 et 25 000 personnes ont manifesté à Nantes mardi matin contre le projet Macron de réforme des retraites. Un nombre impressionnant mais peu supérieur à la mobilisation syndicale du 5 décembre dernier. On pouvait aussi observer qu’un grand nombre de manifestants n’étaient pas les mêmes qu’il y a 15 jours.
En tête du défilé le syndicat d’extrême gauche Sud-Solidaires qui en Loire Atlantique a connu ces dernières années une forte progression dans le secteur public et joue désormais dans la cour des grands. Les militants défilaient derrière leur patron, le septuagénaire trotskyste Jean Brunacci – pour lui la retraite n’est pas à 60 ans- dont le quotidien Presse Océan faisait un portrait hagiographique il y a quelques jours. Plus nombreuse suivait la CGT et ses gros bras auxquels se mêlaient quelques dizaines de militants souvent âgés du parti communiste.
Force ouvrière venait ensuite avec une forte délégation d’Airbus industrie. Aux importants bataillons de ces trois syndicats se mêlaient tous les groupes d’ultra gauche, trotskystes de Lutte Ouvrière et du NPA, d’ATTAC et plusieurs autres groupuscules. On pouvait aussi remarquer un groupe de plusieurs dizaines de militants de l’Union Communiste Libertaire dont les banderoles et affiches font preuve d’une certaine créativité et de la CNT anarcho-syndicaliste dont l’emblème est un chat noir.
Les syndicats enseignants de la FSU s’étaient cette fois fortement mobilisés derrière les multiples banderoles de collèges et lycées de l’agglomération nantaise. Il en était de même des lycéens particulièrement nombreux ce mardi –ils pensent déjà à leur retraite !- en particulier de Livet devenue le bastion de la contestation d’extrême gauche.
Pour la première fois, la CFDT, très organisée, défilait officiellement et en nombre à la fin du cortège « pour une réforme juste et équitable » accompagnée des autonomes de l’UNSA, d’une centaine de syndicalistes Chrétiens de la CFTC et d’une poignée de cadres de la CFE-CGC.
Les précédant, marchait une chétive délégation du parti socialiste avec trois ou quatre drapeaux dont l’un était tenu par l’ancien député Dominique Raimbourg. Plus loin une délégation de l’Union Populaire et Républicaine de François Asselineau participait aussi au défilé, une première pour un parti loin d’être classé à gauche. À quand le RN ?
Si l’ampleur de cette manifestation constituait un succès, les participants venaient très majoritairement du secteur public. Les salariés de l’industrie – à l’exception de quelques grands groupes, du commerce et des services brillaient par leur absence.
Les forces de l’ordre étaient particulièrement nombreuses tout au long du parcours qui devait éviter l’hyper centre de Nantes. Néanmoins des heurts devaient éclater, en début d’après-midi près du CHU, avec deux cents manifestants-casseurs dégagés avec force lacrymogènes.
La grève s’étendra-t-elle ? « Continuons la grève , généralisons la, pas de trêve de Noël, pas de cadeau pour le gouvernement », proclamaient de nombreux manifestants. Ce n’est pas gagné !
F.C.
Crédit photos : Breizh-info.com
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