Le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian met en garde contre tout relâchement de la vigilance face aux djihadistes de Syrie : il évoque 10 000 partisans de l’État islamique sur la zone Syrie-Irak, dont certains porteurs de papiers français.
Ces déclarations s’inscrivent dans l’évacuation récente vers la France de djihadistes réfugiés en Turquie, dans le cadre du « protocole Cazeneuve ». Ce protocole prévoyait le retour négocié entre la France et la Turquie de djihadistes – car dans les règles internationales un pays ne peut se débarrasser de criminels étrangers qu’avec l’accord du pays d’origine (la France ou l’Allemagne ont ainsi le plus grand mal à renvoyer des criminels de droit commun immigrés vers leur patrie). Avec ce protocole Cazeneuve, la France, bonne mère, accepte de récupérer ses djihadistes.
Ligne Le Drian contre Protocole Cazeneuve
Cette mansuétude avait semble-t-il été abandonnée par le président Macron. Le protocole Cazeneuve avait été supplanté par la ligne Le Drian : on négocie discrètement avec les Kurdes et les Irakiens pour qu’ils gardent les indésirables. Reprenant le cri des Poilus de Verdun, Le Drian disait en substance : « Ils ne passeront pas ! ».
Les récentes pressions turques ont eu raison de la fermeté du gouvernement français. Mais il semble que le débat à l’intérieur de l’appareil d’État reste vif.
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