Pour limiter les risques d’AVC (accident vasculaire cérébral), ne pas faire de sieste de plus d’une heure et demie, et surtout, avoir un bon sommeil ? Telles sont les conclusions d’une étude réalisée par une équipe de scientifiques chinois, chercheurs à l’Université des sciences et des technologies de Huazhong à Wuhan, en Chine, étude publiée dans le journal médical Neurology de l’Académie américaine de neurologie, mercredi 11 décembre.
Ces derniers ont révélé que les personnes qui dorment pendant la journée ou neuf heures et plus encore la nuit ont un risque accru d’accident vasculaire cérébral. Pour parvenir à ces conclusions, ils ont mené une expérience qui a duré six ans et a impliqué près de 31 700 personnes âgées en moyenne de 61,7 ans n’ayant pas connu par le passé d’accidents vasculaires cérébraux ou d’autres problèmes de santé similaires. Pour permettre le bon déroulé de l’étude, des questions, des examens médicaux, ainsi qu’un suivi régulier ont été mis en place.
D’après les résultats du questionnaire, 8 % des participants dormaient 90 minutes ou plus pendant la journée et 24 % dormaient neuf heures ou plus la nuit. L’étude indique que les individus du deuxième groupe ont subi des accidents vasculaires cérébraux 23 % plus souvent que ceux qui dormaient de sept à huit heures par nuit. Parallèlement, dans le cas de ceux qui dormaient longtemps et pendant la journée, l’accident vasculaire cérébral arrivait même 85 % plus souvent.
« Ces résultats mettent en évidence l’importance d’une sieste et d’une durée de sommeil modérées et du maintien d’une bonne qualité de sommeil, en particulier chez les adultes d’âge moyen et les plus âgés. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour comprendre pourquoi les longues siestes et dormir plus longtemps la nuit sont liés à un risque accru d’accident vasculaire cérébral, mais des études antérieures ont montré que les individus qui dorment longtemps ont des changements négatifs dans leur taux de cholestérol et des circonférences de taille accrues, dont les deux sont des facteurs de risque d’accident vasculaire cérébral. En outre, une longue sieste et le sommeil peuvent suggérer un mode de vie globalement inactif, qui est également lié à un risque accru d’AVC », a détaillé Xiaomin Zhang, chercheur de l’Université des sciences et technologies de Huazhong, dans un communiqué de presse.
Les scientifiques ont précisé que leur étude montre une corrélation, et non un lien de causalité, entre les longues siestes et la durée du sommeil avec l’AVC.
Quelle conduite à tenir face à une suspicion d’AVC ?
Les accidents vasculaires cérébraux (AVC) sont plus fréquents en vieillissant (la moyenne d’âge est de 73 ans), 25 % d’entre eux se produisent chez des personnes de moins de 65 ans. Avec 150 000 cas par an, ils constituent la première cause de handicap physique de l’adulte et la troisième cause de mortalité.
Huit fois sur dix, l’AVC est provoqué par l’obstruction d’une artère du cerveau par un caillot de sang. On parle alors d’infarctus cérébral ou d’AVC ischémique. Les autres AVC sont hémorragiques : une artère du cerveau se rompt, ce qui déclenche une hémorragie. Si le traitement de ces deux formes d’AVC divergent, les symptômes sont, quant à eux, similaires.
L’accident vasculaire cérébral (AVC), qu’il soit ischémique ou hémorragique, se manifeste essentiellement par quatre manières, selon la zone du cerveau touchée.
Une hémiplégie (faiblesse, engourdissement, incapacité à bouger sur une moitié du corps). Un trouble de la parole (difficulté à parler, confusion). Des troubles visuels. Des maux de tête soudains et violents avec perte d’équilibre.
Ces symptômes peuvent disparaître, puis revenir, ou pas. On parle alors d’accident ischémique transitoire, qui doit entraîner la même prise en charge.
Appeler le 15, le 18 ou le 112 en cas d’AVC et maintenez la personne allongée (en position semi-assise si difficulté à respirer).
YV
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