La fusillade survenue à la Jallière, près de la porte du Cardo au nord de Nantes, entre gens du voyage et Roms en marge d’une dette ce dimanche, n’a pas fini de faire des vagues : alors que plusieurs arrestations ont été opérées en marge de cette 64e fusillade (au moins) de l’année, cette fois entre itinérants et non comme d’habitude entre gangs de la drogue, des caravanes auraient brûlé en représailles.
Suite à la fusillade, survenue ce dimanche à 15 heures, les forces de l’ordre ont du rester sur place toute la nuit pour éviter la reprise des tensions entre les Roms, regroupés près d’un feu de camp, et une vingtaine d’individus issus de la communauté des gens du voyage. Deux personnes ont été interpellées, suspectés d’être les tireurs présumés, un fusil de chasse saisi avec ses cartouches. Ces deux hommes âgés de 47 et 35 ans ont été déférés ce 3 décembre devant la justice ; une information judiciaire a été ouverte pour « violences volontaires avec arme et en réunion ».
Les comptes se règlent entre eux
Selon les Roms eux-mêmes, le règlement de compte viendrait d’une somme de 120 €, prêtée par un Rom de la Jallière à un autre Rom, et non remboursée. Lorsqu’il serait allé la chercher lui-même, il se serait fait insulter par la femme du débiteur, d’abord sur place et ensuite sur les réseaux sociaux. « Cette histoire ne tient pas debout », balaie un policier nantais. « Mais ce qui inquiète, c’est le nombre d’armes qui circule dans ces milieux. Pour les itinérants, la justice n’est de toute façon pas une autorité, c’est leurs affaires et ils les règlent entre eux. Donc il y aura des représailles ».
L’actualité semble lui donner raison vers 19h30 ce 1er décembre, cinq caravanes Roms sont parties en fumée chemin des Bourderies, près de Bellevue, à l’ouest de Nantes, et des véhicules dégradés, sans qu’il n’y ait de blessés.
Une affaire liée ? « Probable », pense ce policier nantais, « et ce n’est sans doute pas fini. Avec les gens du voyage on sait toujours quand ça commence, jamais quand c’est fini. Et là, ce n’est plus une histoire d’argent mais d’honneur, pour eux la justice n’a rien à faire dans cette histoire là ». D’ailleurs, aucune plainte n’avait été déposée par les Roms de la Jalière contre leurs agresseurs armés.
Louis Moulin
Photo d’illustration : DR
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