La France ne livrera pas les six navires prévus à la Libye pour renforcer les contrôles devant ses côtes. Une décision qui résulte de la pression effectuée par certaines ONG pro-migrants et qui donne un aperçu de la capacité de nuisance de ces dernières.
Libye : la livraison des six navires annulée
Les gardes-côtes libyens devront attendre. Si la ministre française des Armées Florence Parly avait annoncé au mois de février 2019 le don de six embarcations rapides (des semi-rigides Sillinger de 12 mètres) à la Libye, la France vient de revoir sa position. Et a décidé d’annuler la livraison de ces bateaux initialement destinés à renforcer le contrôle des côtes libyennes, point de départ de nombreux bateaux chargés de migrants à destination de l’Europe.
Dans un mémoire adressé à la Cour administrative d’appel de Paris le 26 novembre dernier, le ministère des Armées écrit que « si la cession a été un temps envisagée au bénéfice de la Libye, la ministre a finalement décidé de ne pas livrer les embarcations à cet État ». Et de compléter par ailleurs que « la situation en Libye ne permet pas de réaliser ce don d’embarcations ».
Mais ce changement de cap de la part de la France vis-à-vis de la Libye est surtout le fruit d’une pression active, à savoir celle exercée par plusieurs ONG pro-migrants.
Plusieurs ONG ont demandé l’annulation de la livraison
La Cour administrative d’appel de Paris a ainsi été saisie par huit ONG, lesquelles demandaient l’annulation de cette livraison de semi-rigides. Parmi ces organisations, on retrouve notamment Amnesty international. Dont la chargée des questions migratoires Lola Schulmann a déclaré que cette annulation de la livraison constituait une « victoire importante », fruit de la « pression publique ». Entendez plutôt la résultante d’un lobbying très actif…
Elle considère également que cette décision doit « marquer un tournant dans les relations de la France avec la Libye en matière de politique migratoire ».
Après l’annonce du renoncement à la livraison des navires par Florence Parly, un communiqué commun signé de la plume de plusieurs ONG, dont La Cimade, La Ligue des Droits de l’Homme et Médecins Sans Frontières, se félicitait de « l’abandon de cette initiative qui aurait fait de la France la complice officielle des crimes commis sur les personnes migrantes et réfugiées en Libye ».
Nous nous félicitons de l’abandon de cette initiative qui aurait fait de la France la complice officielle des crimes commis sur les personnes migrantes et réfugiées en #Libye. https://t.co/RvBJx9j3Hg
— MSF France (@MSF_france) December 2, 2019
La France se couche devant les pro-migrants
Désormais, ces ONG demandent au gouvernement français de poser « des conditions strictes à toute coopération bilatérale et européenne avec la Libye afin que les droits et la sécurité » des migrants extra-européens « soient garantis et respectés ».
Dans le communiqué cité ci-dessus, les ONG indiquent que les navires devant être livrés en Libye auraient « octroyé aux garde-côtes les moyens logistiques de ramener les migrants dans ce pays où ils sont soumis aux pires sévices. » De quoi justifier l’incessant ballet des navires de ces ONG embarquant sans cesse des migrants à quelques kilomètres des côtes libyennes pour les transférer jusque dans les ports européens ?
?UPDATE Après avoir débarqué les 213 personnes rescapées à Messina (Italie) dimanche, les équipes de @sosmedintl et #MSF à bord de l’#OceanViking se dirigent à nouveau vers la #Méditerranée centrale, prêtes à reprendre leurs opérations de sauvetage en mer. #TogetherForRescue pic.twitter.com/xtUHty7gUh
— SOS MEDITERRANEE France (@SOSMedFrance) November 27, 2019
?BREAKING 60 pers. viennent d’être secourues d’une embarcation en bois surchargée et instable par l’#OceanViking. Après une opération difficile à 60 milles nautiques des côtes libyennes, un bébé de 3mois et son frère de 3ans font partie des rescapés désormais en sécurité à bord. pic.twitter.com/PnxysI9jQW
— SOS MEDITERRANEE France (@SOSMedFrance) November 28, 2019
Il ne faudra en tout cas probablement pas compter sur la volonté des autorités françaises pour faire preuve à l’avenir de ténacité et d’un peu de bon sens face à la pression migratoire toujours plus encouragée par ces ONG.
AK
Crédit photos : DR (photo d’illustration)
[cc] Breizh-info.com, 2019, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine – V