Directeur des revues Krisis et Nouvelle École, éditorialiste au magazine Éléments, on ne présente plus Alain de Benoist : journaliste, essayiste et philosophe païen. Du populisme à la décroissance en passant par le socialisme et le tiers monde, Alain de Benoist contribue depuis cinquante ans au débat public.
Alain de Benoist revient ici sur la notion de progrès, ce mot-valise qu’idolâtrent aujourd’hui nos sociétés de consommateurs, rassurées de savoir que demain sera nécessairement et irréversiblement mieux qu’aujourd’hui. Cette théorie du progrès sécularise une conception linéaire du temps, apparue dans la Bible et rompant avec la philosophie antique, où prévalait une conception cyclique du temps et un éternel retour du même. Cette théorie a gagné en envergure au XVIIe siècle, lorsque l’essor des techniques et des sciences a nourri l’optimisme et poussé des philosophes tels que Descartes et Francis Bacon à poser la maîtrise de la nature comme l’objectif de l’homme. Le vieux rêve prométhéen, condamné par les dieux de l’Olympe, prenait forme et désacralisait le cosmos, relégué au statut de simple mécanique à connaître et à instrumentaliser. Dès lors, seul compte le futur. La tradition ne peut qu’être écrasée – et doit être écrasée – par la supériorité des modernes. Le règne du « novum » prévaut. Insatiablement.
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