« Quand on monte à l’arbre il faut avoir le cul propre ». C’est ce qui pourrait être rétorqué aux journalistes procureurs des journaux Le Monde, Les Décodeurs du Monde et France Culture qui ont répété à leur public que le terme de grand remplacement aurait une origine lointaine et bien ancrée dans la France « raciste et antisémite » : l’écrivain Maurice Barrès. Cette affirmation ne se base sur aucune source sérieuse et est démentie par une simple recherche dans le livre cité en permanence par ces journalistes, dont une partie sont, il faut le rappeler, payés avec vos impôts.
@LucieSoullier On peut lire la chose suivante dans le Monde, sous votre plume. Avez-vous des exemples d’occurrences de la dite expression, s’il vous plaît ? pic.twitter.com/RJY4rF0yUP
— LLG (@LLG2022) November 18, 2019
Ce tweet fait en effet référence à cet article du Monde : « Théorie du “grand remplacement” : Renaud Camus, aux origines de la haine », par la journaliste militante de gauche Lucie Soullier, publié le 9 novembre 2019 et dans lequel on retrouve cette phrase : « L’expression du “grand remplacement” avait déjà été utilisée à la fin du XIXe siècle par des nationalistes français, notamment l’antidreyfusard Maurice Barrès. »
Les Décodeurs du Monde publient le 22/3/2019 sous la plume de Samuel Laurent, Maxime Vaudano, Gary Dagorn et Assma Maad un article intitulé « La théorie du “grand remplacement”, de l’écrivain Renaud Camus aux attentats en Nouvelle-Zélande ».
« Cette théorie a été publiquement défendue pour la première fois par Renaud Camus dans l’Abécédaire de l’in-nocence, publié en 2010, avant d’être développée dans Le Grand Remplacement, l’année suivante. Il n’en est toutefois pas le véritable inventeur, puisqu’elle trouve son origine à la fin du XIXe siècle, chez Maurice Barrès, l’un des pères intellectuels du nationalisme français. Dans L’Appel au soldat (1900), Barrès, soutien de l’Action française, défend avec ferveur la terre et les racines et exalte la nation. Il y emploie pour la première fois le terme de « grand remplacement » par « l’étranger », c’est-à-dire le juif, qui serait « fatalement accompli à brève échéance ». « La France pourra toujours s’appeler la France, son âme sera morte, vidée, détruite », écrit-il. »
Le site FakenewsFrance poursuit son boulot de débunkage : « L’article de France Culture date du 15/4/2019 et il est signé par Chloé Leprince : “Binet non plus n’est pas le premier à charpenter l’idée d’un grand remplacement racial. Les termes ‘grand remplacement’ figurent noir sur blanc dans L’Appel au soldat, deuxième tome du Roman de l’énergie nationale, de Maurice Barrès. L’Appel au soldat paraît en 1900. C’est la suite des Déracinés, par quoi Barrès avait entamé son tableau de la vie politique dans la France de 1880 à 1892.
Derrière l’expression de ce ‘grand remplacement’ que Barrès annonce ‘fatal’, il s’agit, déjà, des Juifs. Le père du nationalisme scande : ‘La France pourra toujours s’appeler la France, son âme sera morte, vidée, détruite’.”
Cette fake news a été reprise par la journaliste Élise Thiébaut dans son livre Mes ancêtres les Gauloises paru en septembre 2019, qui serait selon son éditeur un “antidote au roman national” . »
Une simple recherche, effectuée par un journaliste par mots clés, montre qu’il n y a aucune trace du mot grand remplacement dans le livre cité de Barrès. Être militant, c’est une chose (encore faut-il l’avouer). Être menteur, c’est autre chose…
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