En Bretagne, ils sont trois maires à avoir signé un arrêté anti-pesticides ; on attend le quatrième. Les trois mousquetaires étaient quatre…
En Bretagne, David Cueff (écolo), maire de Langouët, doit se sentir moins seul maintenant, depuis que Fabrice Roussel (PS), maire de La Chapelle-sur-Erdre, et Jean-Michel Parcheminal (divers gauche), maire de Plounéour-Ménez, lui ont emboité le pas. Tous ont signé un arrêté municipal interdisant l’usage des pesticides à moins de 150 mètres des habitations et des captages d’eau. Évidemment, le préfet a attaqué ces arrêtés municipaux devant le tribunal administratif et obtenu leur annulation. Tout simplement parcqu’ils sont illégaux puisqu’un maire n’a pas compétence pour prendre une pareille décision qui relève de l’autorité de l’État. C’est ce que rappelle Claude d’Harcourt, préfet de Loire-Atlantique, en commentant le jugement du tribunal administratif de Rennes : « Un maire n’a pas le pouvoir de promulguer un tel texte, cela n’a pas fait un pli devant le tribunal » (presse Océan, mercredi 11 septembre 2019).
Il serait facile de lui rétorquer que le droit est une chose et le rapport de force un autre. Si, en Bretagne, une centaine de maires avaient signé un pareil arrêté, M. d’Harcourt serait moins catégorique. À coup sûr, la politique l’aurait emporté sur toute autre considération. Et les préfets n’auraient pas pris le risque d’engorger le tribunal administratif ! Mais les maires ont la trouille de la FNSEA. Ils craignent également pour leur réélection car, en zone rurale, la mentalité « agricole » – donc productiviste – demeure une réalité forte. On remarquera l’absence de maires « de droite » parmi les trois « insoumis ». Pour quelle raison ?
Bernard Morvan
Crédit photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2019, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine