A l’approche de leur anniversaire, les gilets jaunes repartent de l’avant. A l’occasion du week-end de la Toussaint, près de 600 gilets jaunes représentant 200 délégations de ronds-points se sont réunis dans un musée désaffecté de Montpellier, dans l’Hérault, pour évoquer la suite de leur mouvement, presque un an après le début de leur mobilisation, le 17 novembre 2018.
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D’ailleurs, cette date anniversaire a été au cœur des discussions de cette quatrième Assemblée des assemblées avec pour mot d’ordre : la suite à donner au mouvement. Il faut dire que depuis plusieurs semaines, les manifestations font moins recette et passent presque inaperçues. Samedi, pour le 51ème acte, ils n’étaient que quelques centaines à défiler dans plusieurs villes de France. Une désaffection souvent engendrée par les coûts et les réticences après le grand nombre de blessés. Ainsi, pour éviter de voir le mouvement perdre son souffle, les gilets jaunes, souvent cornaqués par l’extrême-gauche, ont décidé de jouer la carte de la convergence des luttes. Et le point d’orgue semble tout trouver… le 5 décembre prochain. En effet, alors que les syndicats, la SNCF et la RATP ont appelé à une grève d’ampleur potentiellement reconductible, les gilets jaunes ont voté pour rejoindre le mouvement contre la réforme des retraites à une écrasante majorité.
Une convergence inédite entre syndicats et gilets jaunes qui pourraient donner lieu à des manifestations de masse. En effet, les organisations syndicales de la RATP et de la SNCF ont déjà annoncé la couleur pour leur rassemblement avec un projet zéro métro, zéro RER. A cela, il faudra possiblement ajouter des opérations de blocages au niveau des ronds-points et des actions péages ouverts. Une joyeuse pagaille qui pourrait ressembler aux actions de décembre 2018, au plus fort de la mobilisation des gilets jaunes.
D’ailleurs, ces derniers, en guise de répétition générale, devraient organiser des opérations de ce type dès les prochains rassemblements en bloquant, notamment, le trafic du périphérique parisien.
Une nouvelle pression de taille mise sur le gouvernement qui a déjà appelé la population à prendre ses dispositions.
Cependant, le calcul est assez simple. En effet, des transports en commun laissés au garage combiné à un trafic routier largement perturbé, cela pourrait conduire à une journée morte surtout en pleine période de courses de Noël. Si le choix du jour pourrait constituer un bémol à la mobilisation étant donné qu’il est toujours difficile de rassembler toutes les forces en présence un jour de semaine, ici un jeudi, il n’en demeure pas moins que la convergence s’annonce de taille. D’autant, que chaque partie pourrait y trouver son compte. En effet, en contribuant aux luttes syndicales pour empêcher la réforme des retraites, les gilets jaunes espèrent également tirer leur épingle du jeu…une défaite gouvernementale ouvrant la voie à d’autres revendications.
De leur côté, les syndicats -majoritairement de gauche et d’extrême-gauche- ont tout à gagner avec cette nouvelle alliance qui fera grossir leurs rangs de plus en plus clairsemés.
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