Il faut peut-être organiser un téléthon à Nantes pour que Johanna Rolland (PS) puisse acheter des drapeaux bretons. On ne doit pas gaspiller l’argent public…
Il ne faut pas sous-estimer les dirigeants de l’UDB – ils ont la bosse du commerce. Pour les élections municipales de mars 2020, ils avaient imaginé à Nantes organiser des enchères ; il s’agissait de se vendre au plus offrant. Qui prendrait le mieux en compte leurs quinze propositions ? « C’est une base de négociation avec les deux têtes de liste PS et EELV. On s’est déjà vu plusieurs fois, on choisira la meilleure offre. Tout en sachant qu’au deuxième tour, il y aura forcément fusion entre les deux listes », expliquait Pierre-Emmanuel Marais (Presse Océan, mercredi 18 septembre 2019).
L’UDB avec Johanna Rolland
Finalement, c’est Johanna Rolland qui a remporté les enchères ; il y aura donc alliance dès le premier tour. Et la maire en est très satisfaite car « l’’UDB est un partenaire exigeant et constructif ». Et comme elle estime avoir œuvré pour la Bretagne avec « le soutien fort à Diwan et à l’enseignement public bilingue, les plaques bilingues apposées dans 160 rues, les 800 000 euros apportés par la Métropole aux nouveaux locaux du Centre culturel breton », la signature d’un accord allait de soi ; il prévoit, par exemple, de monter en puissance sur la charte « Oui à la langue bretonne » et l’organisation d’un débat au conseil municipal, « en début de mandat », sur un vœu demandant à l’État un référendum décisionnel sur la réunification de la Bretagne. Enfin, et surtout, l’UDB obtient six places sur la liste de Johanna Rolland : Pierre-Emmanuel Marais, Valérie Coussinet, Aurélien Boulé, Jeannick Fraix, Jean Lucas et Houda Saadi (Dimanche Ouest-France, 20 octobre 2019). Reste à savoir combien se retrouveront en position éligible…
Pour Bretagne réunie, le compte n’y est pas
Mais il se trouve de mauvais esprits pour estimer que le compte n’y est pas. C’est le cas de Paul Loret et Alain Peigné, les deux coprésidents de Bretagne réunie. S’ils se réjouissent de la proposition d’un débat sur la réunification, ils demeurent méfiants. Et leur association se déclare « extrêmement vigilante devant les déclarations et les promesses destinées aux électeurs du Mouvement breton ». Surtout, Bretagne réunie en profite pour rappeler à Johanna Rolland qu’elle « avait promis, il y a six ans, de mettre le drapeau breton au fronton de l’hôtel de ville et sur les principaux bâtiments municipaux de la ville de Nantes ». Une « promesse non tenue » malgré « de nombreuses relances » (Le Télégramme, Bretagne, mercredi 23 octobre 2019). Acheter des drapeaux, ça coûte cher, pourrait leur rétorquer Johanna Rolland. Or la Ville de Nantes n’a pas les moyens… Sauf pour les « migrants ».
Bernard Morvan
Crédit photo : Étienne Valois/Flickr (cc)
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