Le 20 octobre dernier, le centre pénitentiaire de Lorient-Ploemeur a eu chaud, très chaud. Pas moins de 52 détenus en cour de promenade ont refusé de réintégrer leurs cellules, et ont détruit la porte qui reliait la cour à la détention. Il a fallu l’intervention des ERIS – le GIGN de la pénitentiaire – pour faire remonter les détenus, entre 20h et 21h15.
A Rennes, le 23 octobre, l’UFAP fait état d’une violente agression d’un surveillant : « Ce jour, des collègues de la MA1 [maison d’arrêt 1] ont été appelés par un détenu qui souhaitait immédiatement changer de cellule. Alors que le collègue prenait le temps d’expliquer les démarches à effectuer […] un co-détenu rigolait bêtement tout en écoutant sa musique avec un son qui perturbait l’échange. A la demande de l’agent de baisser le son de sa radio, le co-détenu a refusé de s’exécuter et est venu au-devant du surveillant, avec une manifeste intention d’en découdre. Repoussé par deux fois par le surveillant qui se sentait menacé, le détenu a alors agrippé notre collègue pour l’entraîner dans la cellule et l’agresser ».
Le détenu violent a été maîtrisé par plusieurs surveillants. L’UFAP réclame entre autres la « suppression de la totalité de ses remises de peines » et « une comparution immédiate pour violence sur agent de l’Etat dans l’exercice de ses fonction », ce qui laisse entendre qu’il est hélas déjà assez endurci dans le crime.
Par ailleurs, le 9 octobre dernier, un détenu « signalé comme radicalisé » de Fontenay le Comte a violemment agressé le chef d’établissement, en le tabassant. Les coups étaient principalement dirigés contre son visage. Le détenu a été difficilement maîtrisé et reconduit au quartier disciplinaire dont il venait de sortir ( !).
Pour toute réponse, la direction interrégionale pénitentiaire a lancé aux syndicats, qui réclamaient le transfert immédiat du prisonnier, « débrouillez vous avec Angers ». Dont la prison avait guère envie de recevoir la patate chaude… et explosive. L’UFAP remarque, « Cerise sur le gâteau le même jour, nous recevons en MOS [mesure d’ordre et de sécurité = profil dangereux] un détenu jugé en comparution immédiate en provenance d’un autre établissement de la DI pour agression sur un personnel de direction et apologie du terrorisme… »
Le 3 octobre, dans la prison de Rennes-Vezin – qui compte un grand nombre de détenus d’origine extra-européenne et est considérée comme l’une des plus potentiellement dangereuses de Bretagne, avec les établissements pénitentiaires nantais – une fouille de cellules a eu lieu vers 20 heures avec le renfort d’une dizaine d’agents, dont un qui filmait les interventions.
Pas moins de 14 téléphones portables – interdits en détention – ont été découverts, dont deux récupérés dans les « zones neutres » où ils sont certainement arrivés suite à des projections de l’extérieur, des stupéfiants et des dégradations commises à la scie sur les caillebottis pourtant neufs.
« Peu étonnant malheureusement quant on sait que les établissements Français sont de véritables passoires ! », relève FO-Pénitentiaire qui réclame sans délais « une fouille générale de l’établissement ». Ce qui ne semble pas être la priorité de la direction interrégionale pénitentiaire, sans doute au fait des découvertes stupéfiantes, contondantes voire coupantes qui peuvent être faites lors de fouilles généralisées.
Le problème n’est en effet pas limité à Rennes-Vezin : à la Roche sur Yon mi-septembre, pas moins de quatre lames de scie ont été découvertes. Et l’UFAP, un autre syndicat pénitentiaire, remarque que « depuis plusieurs semaines des individus ne cessent de provoquer , menacer les agents , ces derniers mettent en danger le fonctionnement de l’établissement en ralentissant les mouvements douche , promenade … », tout en réclamant là encore « une fouille sectorielle du premier étage en présence des ERIS ».
Louis Moulin
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