Cette commune située entre ville et campagne à deux pas du lac de Grand-Lieu et de l’aéroport de Nantes Atlantique organise chaque année, à l’automne, un Salon d’art consacré à la peinture et à la sculpture qui accueille une trentaine d’artistes.
Pour sa 27ème édition, la qualité est toujours au rendez-vous. Quatre prix y sont décernés (deux prix du jury, deux prix du public). « Les choix sont éclectiques, tous les genres, tous les styles, tous les supports sont pris en compte » selon le commissaire du Salon Jean-Joël Brégeon pour qui : « l’art vivant n’est que remise en cause. En parfaite connaissance des règles classiques pour mieux les subvertir » et il ajoutait le 25 octobre jour du vernissage : « l’art part du peuple et retourne toujours au peuple ».
Ce n’est pas le cas des tulipes en forme d’anus du plasticien américain Jeff Koons, « cadeau » de Madame Hidalgo aux parisiens, symbole de l’art kitsch et du mercantilisme et dont le lapin gonflable vient d’être acquis pour 91,1 millions de dollars…
La salon de Saint-Aignan de Grand-Lieu accueille cette année deux invités d’honneur le peintre abstrait Dominique Prévost pour qui : « La toile est abordée comme un espace vierge, libre de toute approche, sans projet pictural préconçu. Je compose, tel le musicien improvisant une mélodie, avec pour unique partition les couleurs que m’inspire une idée, un événement, une réflexion. Le motif n’est pas essentiel, la couleur et la matière suffisent à l’interprétation. » C’est au public d’aller au-delà de la perception des yeux. Le peintre se réclame de William Turner qui a anticipé les impressionnistes. Il y a chez lui de l’abstraction lyrique comme chez Georges Mathieu, beaucoup de couleur et une recherche incessante de la lumière.
Autre invité d’honneur le sculpteur Braif. Résidant à Echiré dans les Deux Sèvres il travaille terre et bronze. Ses œuvres raffinées ne sont pas monumentales, mais elles ont beaucoup de gueule, toujours présentées sur des supports originaux. Elles peuvent être interprétées par chacun à sa façon suivant sa propre perception.
C’est Thomas de la Pinta qui a obtenu le prix du jury pour la peinture. Installé à Rezé après s’être formé à l’école de bande dessinée d’Angoulême, il s’est mis à la peinture et présente plusieurs portraits de femme, de « dos », empreintes de la vie parfois chargées d’histoires…
Coup de cœur pour l’illustratrice Marie Winter Victor. Elle cherche dans sa peinture à fixer l’essentiel du sujet et à révéler sa part mystérieuse. Un trait qui rappelle parfois Mathurin Méheut.
Remarqué aussi Laurence Jovys qui utilise du sable naturel pour ses tableaux inspirés par les paysages de bord de mer, les oiseaux et poissons…
Une sculptrice aussi, Monique Marjolet Furic qui travaille l’argile dans un atelier à Champtoceaux. Chacune de ses pièces surgit d’une posture qu’elle cherche à recréer, d’une expression ou de son imagination.
Il faudrait citer et présenter les autres artistes : Les peintres Artyon, Philippe Burban, Francine Cordier, Carole Dando, D’jott, Léa Domino, Marina Gaboriau, Christophe Houllier, Anne Kervarec, Yolande Marchand, Nicolas Peron, Yann Quémeneur, Amdallah sangaré, Wilhelm Sommer, Léa Tirmant-Desoyen, Martine Voileau-Cocaud.
Les sculpteurs, Marc Aron, Loïc Chatellier, Georgeta Cordier, Jo Le Nouveau, Fabrice Piol, Christiane Routier, Paskal Tirmant, Véronique Traineau.
Le public pourra tous les découvrir jusqu’au dimanche 10 novembre, de 15 h à 18 h en semaine et de 14 h à 18 h les week-ends (et le vendredi 1er novembre).
François Cravic
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