Sous le double slogan du « retour aux sources » du mouvement et « stop à la pollution », des Gilets jaunes appellent au blocage de la raffinerie Total de Donges le 15 novembre prochain. Avec comme point de rendez-vous un endroit emblématique pour le mouvement : le rond-point du Canon à 4 heures du matin. Par ailleurs, selon une étude Odoxa toute fraîche, 43% des français pensent que le mouvement des Gilets Jaunes est susceptible de reprendre.
Selon l’institut d’études sociales, 65% des français jugent que Macron n’est pas un bon président – tout en se défiant des autres personnalités politiques sauf de Sarkozy (10% de soutien, 22% de sympathies), et de Jean-Yves le Drian (8% de soutien, 20% de sympathies). Macron garde son socle chez les sympathisants LREM (95% de soutien) et dans une moindre mesure au PS (43%), mais est littéralement honni chez les sympathisants LFI (90% de mauvaises opinions) et RN (94%).
Quant au mouvement des Gilets jaunes, « c’est un mouvement temporairement arrêté mais il est susceptible de reprendre à tout moment ». Un an après, les sondés perçoivent ce mouvement comme « positif pour les Français les plus modestes (59%) et pour le débat dans notre pays (54%)… mais il est jugé négatif pour notre économie (72%) et pour l’image de la France à l’étranger (78%) ». Cependant leurs priorités se sont décalés en faveur du pouvoir d’achat plutôt que de la croissance économique.
« Objectivement, les raisons de l’apparition des Gilets jaunes sont toujours là », commente un syndicaliste CGT du bassin nantais. « Le gouvernement est toujours aussi autiste, il déploie les réformes en rouleau compresseur sans s’arrêter, par exemple les nouveaux radars ou la baisse des APL pour début 2020 – tout le monde y perdra, à commencer par les jeunes actifs, le carburant est haut, les prestations sociales rognées – les augmenter de 0.3% alors que l’inflation dépasse 1%, ça veut dire les baisser, bref les gens en ont marre de ce tunnel de mauvaises nouvelles ».
Une crispation qui se voit aussi dans les mouvements catégoriels récents, très suivis, qu’ils aient ou non été lancés par les syndicats. « Le matraquage des pompiers et des ambulanciers à Paris par des forces de l’ordre bien incapables de s’occuper de leur mission première, la délinquance, n’a rien arrangé », poursuit le syndicaliste. Le droit de retrait spontané des conducteurs de train suite au détricotage de la sécurité ferroviaire par la SNCF et le mouvement tout récent de grève quasi-totale au centre de maintenance Ouest-Atlantique (1 TGV sur trois circule entre Paris, Nantes et Bordeaux) témoigne du degré d’énervement en France auquel les gesticulations politiques autour de l’effet réel ou supposé de Zemmour sur l’opinion ne changent rien.
Louis Moulin
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