De plus, cette dégringolade au classement réalisé par le Forum économique mondial est confirmée par les conclusions d’un rapport commandé en 2018 par la direction des infrastructures. Rapport qui a par la suite été transmis au ministère de la Transition écologique et solidaire, en charge des transports. Lequel, par l’intermédiaire de la ministre Élisabeth Borne, avait alors mis en place un « grand plan de sauvegarde des routes nationales ».

Selon les services du ministère, pas moins de 17 % des routes et 7 % des ponts seraient gravement endommagés en France et nécessiteraient des réparations structurelles. À quoi est alors dû ce manque d’entretien ? Tout simplement à de trop faibles investissements de la part de l’État dans les infrastructures routières. Aux dires de la fédération « Routes de France », « les moyens financiers consacrés à la voirie par l’administration publique sont en baisse d’environ 25 % entre 2013 et 2016 ».

Cette entité regroupant des industriels de la route poursuit : « En 2016, en France, 15 milliards d’euros ont été investis dans le réseau routier : cette somme peut sembler importante, mais elle ne représente en fait que 0,6 % de la valeur totale du réseau. À ce rythme, il faudra plus de 160 ans pour renouveler l’ensemble du réseau. »

La dégradation du réseau routier français, en plus de ce désengagement manifeste de l’État, est également accélérée par la hausse du trafic et l’augmentation du poids moyen des véhicules, notamment avec l’explosion de la vente des SUV. En attendant, avec 2 milliards d’euros dépensés par an pour les seuls migrants « mineurs », les priorités d’investissement de l’État ont visiblement pris d’autres voies que celles du bitume…

AK