Bruno Retailleau, patron des sénateurs LR, va déposer une proposition de loi pour interdire les « listes communautaristes » aux élections, afin de « contrer ce qui est une forme de sécession ». Refusant de nommer ce qu’il entend par « liste communautaire » cette annonce a provoqué des remous.
D’abord, c’est Nagib Azergui, fondateur de l’Union des démocrates musulmans français, venu sur RMC mardi dernier, qui a mis les pieds dans le plat, prenant M. Retailleau au mot :
« On est dans un paradoxe terrible. Il y a un parti Chasse, pêche, nature et traditions qui s’adresse à une catégorie de la société, et qui travaille sur une préoccupation qui est celle de la ruralité, qui ne concerne pas forcément tous les Français. Il y a un parti chrétien-démocrate très proche des Républicains, je n’ai pas entendu M. Retailleau dire qu’il allait les interdire.
En toute sincérité, j’aurais préféré me reposer sur un parti qui aurait pu porter nos revendications haut et fort. Je ne l’ai pas trouvé. Au contraire j’ai l’impression que tous les mouvements que l’on connaît essaient de dépasser Marine Le Pen par la droite. »
Une déclaration qui a fait bondir le PCD par la voix de Philippe LECAT, délégué départemental du PCD pour les Côtes d’Armor. Dans un communiqué adressé à la presse, ce dernier écrit :
Comme chacun le sait, la CDU est un parti libéral-conservateur, classé là-bas comme de centre droit. Une mise au point est donc nécessaire.
Le PCD a choisi son appellation par référence à l’enseignement social de l’Eglise, dont il tire certains principes fondés sur le respect de la personne et la notion de bien commun :
• Répondre aux besoins fondamentaux de la personne (famille, école, santé, logement) ;
• Construire une économie du réel, qui mette l’homme au centre (respect de sa vie depuis la conception à la mort naturelle, équilibre entre solidarité et responsabilité, développement raisonné et solidaire ne laissant personne au bord du chemin) ;
• Considérer et aimer la France comme notre bien commun (transmission de sa culture, protection de ses citoyens, traiter avec une générosité lucide la question de l’immigration) ;
• Défendre une vision cohérente de nos institutions, de l’Europe et du monde (principe de subsidiarité, importance du rôle corps intermédiaires, respect de l’identité des peuples).
Qu’ils soient croyants ou non, un grand nombre de nos concitoyens, sur divers points de l’échiquier politique, souhaitent que la France soit gouvernée selon des principes qui, sur l’essentiel sinon sur la totalité, sont peu différents de ceux énoncés ci-dessus. Force est de constater le manque de volonté actuel des dirigeants de nombre de partis de centredroit et de droite à travailler ensemble en vue de mettre un coup d’arrêt à la déconstruction de la France tant au niveau économique que sociétal. Pour le PCD, l’union autour d’un Programme Commun de la Droite est la seule voie pour surmonter les querelles d’ego et assurer le succès lors des scrutins régionaux, puis nationaux et 2021 et 2022. C’est ce type de démarche qui a permis la prise de pouvoir par la gauche en 1981.
Une forme d’hypocrisie, bien aidée il est vrai par la législation française et par les ligues de vertus qui déposent des plaintes à longueur de journées, s’est installée en France. Les citoyens français, les électeurs, doivent-ils en effet s’inquiéter de listes communautaires boudhistes ou protestantes dans le pays à l’occasion des prochaines municipales ?
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