Laurence Garnier (LR) veut y croire. Elle a donc commencé sa campagne pour les élections municipales de mars 2020. Avec une « Lettre aux Nantais » qui n’a rien de révolutionnaire.
La sécurité, sujet n°1
Laurence Garnier (LR) a quelques idées pour les élections municipales de mars 2020. Dans son premier document de campagne (« Lettre aux Nantais »), elle insiste sur la sécurité : « C’est le sujet n°1 dont l’équipe actuelle n’a pas pris la bonne mesure. C’est pourquoi je propose le doublement de la police municipale et propose de réfléchir à son armement. Je veux aussi lutter contre les trafics de drogue qui pourrissent les quartiers. » Que du très classique pour une candidate de droite. Plus original, en cas de succès, elle propose de nommer « onze maires de quartier, qui seront les pilotes uniques pour les habitants à l’image de Toulouse qui fonctionne ainsi. Et je souhaite développer un budget pouvant aller jusqu’à 500 000 euros par an et par quartier ».
Les prédictions d’un « vieux militant »
Malheureusement pour elle, cela ne suffira pas pour lui donner les clés de l’hôtel de ville ; il se pourrait même que le résultat fût catastrophique si l’on en croit les prédictions d’un « vieux militant » : « Pour la première fois, la droite nantaise risque de ne plus être représentée au sein du conseil municipal de Nantes ». « Je la vois arriver en quatrième position, sans pouvoir se maintenir au second tour », pense ce « bon observateur de la vie politique locale » (Presse Océan, samedi 28 septembre 2019).
Aux élections municipales de mars 2014, la liste de Johanna Rolland (PS) avait terminé en tête au premier tour (33 201 voix, 34,51 %), suivie par celle de Laurence Garnier (23 244 voix, 24,16 %). C’était le bon temps pour la droite puisqu’elle devançait la liste écolo (13 996 voix, 14,55 %).
Au second tour, après fusion des listes PS et écolo, Johanna Rolland l’emporte aisément (51 990 voix, 56,22 %). Laurence Garnier obtient tout de même 40 490 voix (44,78 %), soit une progression de 17 246 voix. Si elle avait su convaincre une fraction des abstentionnistes du premier tour (82 777) et du second (84 001), elle pouvait l’emporter.
Les élections européennes sont passées par là
Mais 2020 n’est pas 2014. Les élections européennes sont passées par là. Un tour unique qui place, à Nantes, la liste LREM-MoDem en tête (26,34 %), suivie de la liste écolo (24,35 %), puis par celle du PS (9,42 %). La droite n’arrive qu’en quatrième position (8,64 %). Trois autres listes de gauche (LFI, Hamon, PCF) totalisent 12,91 %. Une projection de ces chiffres sur les prochaines municipales montre que Laurence Garnier risque effectivement d’arriver en quatrième position. Ne possédant que de maigres réserves (UDI et DLF), il se peut même qu’elle soit guettée par l’élimination au soir du premier tour : « Seules peuvent se présenter au second tour les listes ayant obtenu au premier tour un nombre de suffrages au moins égal à 10 % du total des suffrages exprimés » (Article L. 264 du code électoral). Les temps sont durs…
Bernard Morvan
Crédit photo : Selbymay/Wikimedia (cc)
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