Dans le cadre d’un transfert organisé par l’OIM, une centaine de migrants est arrivée directement en Allemagne par avion depuis l’Éthiopie. La porte ouverte à une nouvelle vague d’immigration africaine ?
Des migrants africains « réinstallés » en Allemagne
Le 15 octobre dernier avait lieu le premier vol organisé par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) depuis l’Éthiopie à destination de l’Allemagne. Ce sont ainsi 154 migrants somaliens qui ont embarqué à Addis-Abeba avant d’atterrir à Cassel, dans le Land de Hesse. Ces personnes résidaient auparavant dans les camps de réfugiés de Jijiga et de Dolo Ado dans le sud de l’Éthiopie. Parmi eux, 63 hommes et 91 femmes, dont 47 mineurs.
Que justifie donc une telle arrivée de migrants sur le sol allemand ? Dans le cadre d’un programme de réinstallation de personnes dites « vulnérables », l’Allemagne s’est engagée à réinstaller sur son territoire 500 migrants vivant en Éthiopie depuis le mois de mars dernier. Le gouvernement fédéral allemand mène l’opération conjointement avec l’Agence du gouvernement éthiopien pour les réfugiés et les rapatriés (ARRA) et le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). À savoir que « la réunification familiale, lorsque la réinstallation est le seul moyen de réunir les membres de la famille qui ont été séparés », est considérée comme un critère de vulnérabilité…
Cette réinstallation est censée permettre aux migrants de rester dans le pays d’accueil de façon permanente.
It happened!?
In FIRST EVER @UNmigration international chartered flight from #Ethiopia, 154 #refugees departed from Addis Ababa to Kassel #Germany under the German #Resettlement program. A second flight is scheduled to depart mid-November with another 220 refugees. pic.twitter.com/OAIfEdypNh— IOM Ethiopia (@IOMEthiopia) October 15, 2019
De nouvelles arrivées prévues en novembre
Par ailleurs, un autre vol entre l’Éthiopie et l’Allemagne est de nouveau prévu à la mi-novembre. Toujours affrété par l’OIM, l’appareil transportera cette fois 220 migrants.
Il va s’en dire que, selon les voix des pro-migrants, les besoins en terme de réinstallation dépassent encore largement le nombre de places disponibles dans le monde entier. Et pour lutter contre l’immigration illégale vers l’UE, les États membres et les Nations unies ont donc choisi de mettre en place ces programmes de réinstallation par voie légale. Un stratagème qui s’avère par ailleurs être un échec total compte tenu des arrivées de migrants illégaux qui se poursuivent inlassablement sur le Vieux Continent.
De son côté, le HCR ambitionnait en 2018 de réinstaller 50 000 migrants en Europe d’ici la fin octobre 2019. Dès le mois de mai dernier, des États comme l’Allemagne et la France faisaient un excès de zèle en proposant plus de 10 000 places d’accueil chacun. La Suède annonçait quant à elle 8 750 places et le Royaume-Uni 7 800. Des pays qui ont déjà fort à faire avec les problèmes engendrés par leur modèle sociétal multiculturel…
« Réinstallation » de migrants : qui paye ?
Parmi les principes de bases pour la réinstallation, l’un d’entre eux retient l’attention : il s’avère que les migrants se trouvant dans un pays tiers depuis un certain temps mais n’ayant aucune perspective d’intégration dans ce pays tout en étant dans l’impossibilité de retourner dans leur pays d’origine doivent également être admis à la réinstallation. Dans ces conditions, les individus vivant actuellement dans des camps de réfugiés en Turquie, au Liban et dans certains pays d’Afrique se trouvant dans une situation socio-économique exsangue, ont donc toutes les chances de voir leur demande de réinstallation en Europe acceptée. L’ONU indiquait qu’environ 1,4 million de personnes avaient besoin d’être réinstallées en 2019.
Pour financer ces réinstallation, l’Union européenne a consacré 500 millions d’euros de son budget en 2019 pour aider les États membres à accueillir les 50 000 migrants évoqués précédemment. Pour le reste, chaque pays est responsable du financement de son propre programme. Les entretiens, le processus de sélection, les contrôles médicaux, l’orientation avant le départ, les visas de sortie du pays d’asile, les voyages et les services à l’arrivée dans le nouveau pays de réinstallation sont donc à la charge du pays d’accueil. Donc à la charge des contribuables européens, qui font preuve d’une grande générosité. À leur insu ?
AK
Crédit photo : DR (Photo d’illustration)
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