Bienvenue dans ce septième numéro de Marzhus, la chronique « geek et héroïque » de Breizh Info !
Au programme aujourd’hui ? Un afro-américain dans le rôle d’une fée, un jeu vidéo adapté en série par Netflix, une nouvelle de Lovecraft illustrée par un Français et une critique du film incontournable de l’automne ! Vous l’avez compris, c’est du lourd !
Cendrillon part en cou***** !!!
Tout le monde connaît l’histoire de Cendrillon, cette jeune fille victime de sa belle-mère et de ses affreuses belles-sœurs avant de devenir une princesse et de rencontrer le prince charmant. Tout le monde sait aussi à quel point le rôle de sa marraine « la bonne fée » est primordial dans son parcours.
Pour la nouvelle version cinématographique prévue pour 2021, dans laquelle Cendrillon sera jouée par la chanteuse cubaine de 22 ans Camila Cabello (tant pis pour les blondes !), le choix du casting de la bonne fée est plus provocateur encore : c’est en effet un homme, Billy Porter, qui l’interprétera.
Les féministes, prompts à intervenir pour un oui ou pour un non, se trouveront sans doute embêtées face au profil de l’acteur, un homosexuel afro-américain.
Billy Porter s’était notamment fait remarquer en portant un « costume-robe » lors de la cérémonie des Oscars 2019 ainsi qu’une robe inspirée d’un utérus lors des Tony Awards au mois de juin. Une tenue censée montrer le soutien de l’acteur à l’avortement.
Chacun fera ce qu’il veut à la sortie du film, mais on vous suggère d’y réfléchir à deux fois avant d’emmener votre progéniture découvrir ce nouveau long-métrage !
Spiderman (déjà) de retour chez Marvel
Ce fut la polémique de l’été à Hollywood : les studios Sony et Marvel (ce dernier étant détenu par Disney) rompaient leur accord sur l’utilisation de Spiderman.
Comme on l’imaginait à la fin du cinquième numéro de Marzhus, l’appât du gain a été le plus fort, un nouvel accord a été signé et l’homme araignée reviendra tisser sa toile dès 2021. Il apparaîtra également dans d’autres projets liés aux autres héros de Marvel.
Lovecraft illustré
L’univers horrifique et mythologique créé par l’auteur américain Lovecraft au début du XXe siècle continue de fasciner.
Après s’être chargé de L’appel de Cthulhu il y a quelques années, l’illustrateur français François Baranger s’attaque cette fois aux Montagnes hallucinées. De quoi rendre ces nouvelles cultes plus effrayantes encore !
Les Montagnes Hallucinées est édité par Bragelonne et est disponible au prix de 29,90 €.
Si cet univers vous intrigue, découvrez la vidéo du youtubeur Alter His, évoqué récemment sur Breizh Info, qui a imaginé ce que deviendrait la Terre si Cthulhu existait… et se réveillait !
Un nouveau court teaser pour The Witcher
Pour plus de virilité, des histoires de chevaliers, de sorcières et autres créatures, Netflix devrait vous satisfaire dans quelques semaines avec son adaptation en série du jeu vidéo The Witcher. Le rôle de Geralt de Riv, le héros, est tenu par Henry Cavill, vu auparavant dans les collants de Superman dans Man of Steel (2013), Batman v Superman (2016) et Justice League (2017).
Un nouveau court teaser a été diffusé le 15 octobre. Nous vous repartageons par ailleurs la première bande annonce sortie il y a trois mois.
Joker : un film qui fera date
En parlant de l’univers DC, le dernier film des studios a forcément attiré votre attention et de nombreux lecteurs de cette chronique l’auront sans doute déjà vu : on parle bien sûr de Joker.
Dans le numéro précédent, nous évoquions son succès à la Mostra de Venise, où il reçut le prestigieux Lion d’Or. On se permet cette fois une petite critique du film (AVEC SPOILERS !!!).
Pendant deux heures, nous sombrons peu à peu dans la folie avec le personnage d’Arthur Fleck. Le film prend en effet son temps pour étayer son propos et donner de bonnes raisons à celui qui deviendra le Joker de perdre… la raison.
Malade, ce qui provoque chez lui des rires compulsifs – et effrayants –, il est aussi le fruit d’un environnement incertain mais de toute évidence très malsain. Habitant avec sa mère et tâchant de percer dans le monde du spectacle comique, il n’est en réalité qu’un triste clown s’inventant une vie un peu plus animée. Il tente tant bien que mal de prendre sur lui la douleur des frustrations du quotidien et des odieuses moqueries de ceux qu’il est amené à croiser, y compris ceux qu’il admire, mais son état psychologique et le climat social de Gotham City finissent par le faire craquer dans un grand bain de sang.
Ses victimes, triées sur le volet parmi ses persécuteurs, ne sont pas si nombreuses, mais leur mort est chaque fois très brutale. Cette barbarie est le seul aspect qui rebutera la majorité des spectateurs qui avaient jusque-là eu de l’empathie pour cet homme. Il est malgré tout relativement plus facile de s’identifier à ce Joker, travailleur précaire issu d’une famille à problèmes, qu’à Batman, héros certes sans super pouvoir mais richissime, quasiment sans peur et sans reproche.
Cette justification de la chute du Joker a agacé une partie du public, qui estime trop facile de trouver des excuses au grand méchant. Comme dit précédemment, la violence de ses crimes fait tout de même office de repoussoir, tout comme la scène on ne peut plus malsaine avec un certain Bruce Wayne. Dans ce film, Bruce n’est pas encore l’homme se cachant derrière le masque de Batman mais un petit garçon ciblé par le futur Joker à cause du cynisme de son père. La part sombre de Thomas Wayne est d’ailleurs l’un des rares points incohérents ou du moins inhabituel en comparaison des comics et des films sur l’homme chauve-souris. Habituellement digne et exemplaire, le père de Bruce Wayne est cette fois un capitaliste cynique et ayant soif de pouvoir. Mais après tout, pourquoi pas, d’autant plus que Joker se veut réaliste, que Thomas Wayne est un milliardaire ultra-puissant et qu’il n’a sans doute pas bâti son empire en faisant la charité.
Il faut bien sûr dire un mot sur la prestation remarquable de Joaquin Phoenix dans le rôle du clown psychopathe. En le regardant, on passe de l’empathie à la peur, il fait froid dans le dos mais l’acteur n’en fait jamais trop.
La scène de danse sur un escalier – vue sur l’affiche du film – où il laisse libre court à sa folie après avoir décidé que sa vie serait « une comédie » plutôt qu’une tragédie est cependant jouissive ! La chanson « Rock & Roll Part 2 » de Gary Glitter est parfaitement adaptée à la scène, tant par son dynamisme que par le sort de son auteur, purgeant actuellement une longue peine de prison…
La bande originale de la compositrice islandaise Hildur Guðnadóttir accompagne parfaitement l’évolution du personnage et retranscrit toute la tension de l’histoire.
La fin du film a déjà donné lieu à de nombreuses théories de fans sur internet. Quand et comment le Joker a-t-il atterri dans l’asile d’Arkham ? Pourquoi se met-il à rire en repensant à la mort de Thomas Wayne ? A-t-il tout imaginé ? Est-ce plutôt une scène se déroulant quelques décennies après les événements du film ? S’amuse-t-il du fait qu’il soit à l’origine de la création de Batman ?
Vous aurez le temps de réfléchir à toutes ces questions d’ici la prochaine chronique, dans un mois !
Alexandre Rivet
Crédit photo : DR
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