Le monde a dignement fêté le 50ème anniversaire du premier pas de l’homme sur la lune en juillet dernier. Ce 18 octobre, Neil Armstrong et la NASA laissent les honneurs à une petite Française les ayant précédés dans l’espace.
La triste histoire de Félicette
Elle s’appelait Félicette, c’était une chatte française noire et blanche et elle fut tout simplement la première de son espèce à aller dans l’espace et à en revenir vivante, précédant l’épopée d’Armstrong de six ans !
Hélas, son sort fut moins enviable et sa sélection parmi six autres chats pour cette mission sonna son arrêt de mort.
Entraînée à rester dans une boîte, à subir les chocs et à voler, elle prit place dans une capsule de la fusée Véronique lancée le 18 octobre 1963 depuis le Centre interarmées d’essais d’engins spéciaux d’Hammaguir, en Algérie. Envoyée à 157 kilomètres d’altitude, Félicette passa un peu plus de deux heures dans l’espace.
Pour la science, les biologistes l’euthanasièrent quelques mois plus tard, récupérant au passage les électrodes qu’ils avaient implantés sur son cerveau.
Récemment, avec quelques remords, plusieurs organismes ont réfléchi à des moyens de rendre hommage à cette petite chatte française qui n’avait rien demandé à personne et une statue à son effigie est en cours de réalisation.
NASA et naseaux dans l’espace
Félicette ne fut bien sûr pas le seul animal à voyager en dehors de l’orbite terrestre.
Le plus connu est sans doute Laïka, la chienne russe, premier être vivant à avoir vécu cette expérience le 3 novembre 1957. Celle-ci ne survivra que sept heures, la température accablante ne l’aidant pas à calmer son « stress ». Le sacrifice de Laïka, croisement entre un husky et un terrier, prouva toutefois aux hommes qu’il était possible de survivre dans l’espace et que le matériel pouvait tenir pourvu qu’il soit convenablement conçu.
Plusieurs autres chiens russes suivirent comme Bars, Lisitchka, Belka, Strelka, Ptchelka ou Mouchka, certains parvenant à survivre et même à avoir des chiots. Veterok et Ougolyok passèrent quant à eux 22 jours en orbite !
Les singes furent aussi régulièrement utilisés comme cobayes. Les plus petits permettaient de voir les effets d’un vol sur un être vivant, avec parfois, comme pour Félicette, une euthanasie et des expériences à la clé.
Les chimpanzés Ham et Enos furent envoyés en orbite par les Américains peu avant les astronautes pour s’assurer que le cerveau n’était pas dégradé par les chocs. Tous deux ont survécu malgré la chaleur, Ham vivant même une longue retraite bien méritée jusqu’à sa mort en 1983.
Toutes ces créatures et notamment les primates ont pu se venger – d’une certaine manière – dans les différentes adaptations de La Planète des Singes. Nous méritions bien cela !
Alexandre Rivet
Photos d’illustration : DR
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