Dans une rare interview télévisée, la nouvelle IRA (New IRA) a déclaré qu’elle avait l’intention de cibler toute infrastructure qui apparaîtrait le long de la frontière irlandaise. Cette intervention intervient alors que le débat sur le Brexit n’est toujours pas terminé, et qu’un accord n’a pas encore été validé par les députés britanniques.
S’adressant au journaliste de Channel 4, Alex Thompson, un personnage masqué représentant le groupe républicain dissident a été interviewé devant une caméra dans une planque en République d’Irlande ses paroles étant prononcés pour la télévision par un acteur.
Au cours de l’entretien, il a également déclaré que la nouvelle IRA s’était excusée pour le meurtre de la journaliste et militante LGBT Lyra McKee. Tout en qualifiant de grotesque une critique de la partenaire de Mme McKee, Sara Canning, selon laquelle le fait d’inciter des jeunes vulnérables à commettre des actes de violence les rendait pires que les pédophiles.
Il a ajouté que toute frontière dure serait entre l’Irlande du Nord et la République d’Irlande serait « une cible légitime pour des attaques et des actions armées contre ces infrastructures et contre les personnes qui les occupent ». Quand on lui a demandé si cela signifiait des attentats à la bombe et des fusillades, il a répondu : « Oui. Il est important de comprendre que c’est un pays sous occupation britannique. Comme dans toute situation coloniale, les gens ont le droit de réagir par tous les moyens nécessaires. »
Il a par ailleurs rejeté totalement l’idée d’une zone tampon. « Tu ne comprends pas ce que je dis. Quelle que soit la forme d’occupation, quel que soit le type de frontière. Qu’il s’agisse d’une frontière douce ou dure, cela n’a pas d’importance. » Il a maintenu que l’accord du Vendredi Saint était une capitulation, qui avait été en plus remplacé par accords ultérieurs tels que ceux de Leeds Castle, St Andrews et Hillsborough.
Alors que le journaliste souligne le manque de légitimité populaire de la New IRA, son représentant déclare que l’organisation bénéficiait en Irlande d’un plus grand soutien que le Parti conservateur ou travailliste. Il a également rejeté l’absence de mandat par rapport aux partis politiques traditionnels à travers l’Irlande. « Les partis politiques dont vous parlez sont silencieux sur les activités armées de l’État. Par exemple, la dépense de 25 millions de livres sterling pour le QG du MI5 à Palace Barracks (à Holywood). Il y a 700 agents du MI5 rien qu’à Belfast City. Chaque officier du PSNI est armé d’un pistolet Glock ou d’un fusil Heckler et Koch. Contrairement à la croyance populaire, il y a encore des milliers de soldats britanniques opérant dans toute l’Irlande. Et il y a aussi des escadrons de la mort armés opérant sous le drapeau du loyalisme. Par conséquent, l’IRA n’acceptera aucun sermon sur la moralité ou la futilité de la violence de la part de ceux qui en usent également ou la légitiment moralement »
Interrogé sur les raisons pour lesquelles la New IRA pouvait espérer réussir là où l’IRA provisoire n’avait pas pu le faire, il a déclaré que l’organisation comptait des anciens parmi les membres actuels qui étaient expérimentés et sauraient tenir compte des échecs du passé, tout en ajoutant que de nombreux volontaires sont très jeunes, nés après 1998 et les accords du Vendredi Saint.
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