Maire, avocat, vice-président de la CARENE (communauté d’agglomération de la région de Saint-Nazaire). Une triple position de donneur de leçons potentiel pour le maire François Chéneau (LR) qui ne passe pas auprès de certains dongeois. Et ce bien que l’élu soit dongeois depuis le XVIe, passionné d’histoire locale, élu depuis 1989 et avocat spécialisé dans le conseil aux collectivités locales. C’est que leur édile a été pris en flagrant délit par la police après avoir roulé huit ans durant sans permis.
Depuis 2011 en effet il roulait bien qu’il ait perdu tous ses points. Il se justifie dans les colonnes de nos confrères de Presse-Océan (16.10) : « je roulais beaucoup à Paris et j’ai eu plusieurs excès de vitesse sur les voies sur berges ». Cependant, selon nos informations, les forces de l’ordre et nombre de dongeois étaient au courant, « mais les gendarmes laissaient faire, car c’était le maire », témoigne une source proche du dossier. Les dongeois mis à l’amende pour un excès de vitesse minime en allant ou revenant du boulot apprécieront…
C’est un contrôle de police le 2 avril 2019 à Saint-Nazaire qui dévoile le pot aux roses : non seulement il était sans permis, mais la voiture du cabinet d’avocats qu’il conduisait avait un contrôle technique largement périmé. Là encore ses administrés empêchés de travailler par un contrôle technique tatillon, qui met au ban leurs véhicules récents pour un défaut technique minime, apprécieront. Pour cette infraction, le maire de Donges s’en est bien sorti : 250 € d’amende et un stage de sensibilisation à la sécurité routière.
Mais selon le maire, « si l’information sort maintenant, c’est pour des raisons électorales », dit-il encore à nos confrères, dénonçant pour d’autres une « instrumentalisation », une « fuite organisée ». Appelé par certains de ses administrés « le cow-boy », François Chéneau s’est fait connaître pour ses initiatives osées – par exemple priver de cantine cinq enfants à la rentrée scolaire 2019, condamnés à regarder manger leurs camarades pour des impayés mineurs de leurs parents. Une méthode dérivée du « name and shame » (nommez et faites [leur] honte) anglo-saxon qui n’a pas vraiment fait l’unanimité dans la commune.
Cependant, confronté à son opposant de 2014, l’élu de gauche Mickël Delalande, « François Chéneau a des chances de repasser », estime ce dongeois depuis des décennies. Selon nos informations, bien qu’adhérent En Marche, Mickäel Delalande a refusé l’investiture. « Il pense qu’en étant besogneux et en sortant régulièrement les menus affaires qui vont de travers, il a des chances d’être élu, à l’usure ou à l’ancienneté », explique un élu. « Sauf que ce qu’il sort sur son blog, 20.000 € de soi-disant dépassement du prix sur l’achat d’un bâtiment – ce qui n’est même pas le cas, les changements d’organigramme et les absences dans la majorité, tout le monde s’en fout ».
Lapidaire.
Cependant le 11 février dernier Mickaël Delalande s’est livré à un vrai réquisitoire contre l’actuelle majorité : « Les élus Mieux vivre à Donges […] se sont interrogés sur les causes des démissions successives au sein de l’équipe majoritaire, l’absence de parité parmi le bureau municipal, les nombreuses absences des élus, notamment ceux qui perçoivent une indemnité. Les Dongeois ont le droit de savoir que l’augmentation de 35% des indemnités des subdéléguées qui ont été plus absentes que présentes pose de réelles questions sur la moralité en politique. […] « Servir et ne pas se servir », slogan de campagne du maire en 2014, est totalement usurpé », ont asséné Mickaël Delalande et sa collègue Christine Misin.
Le maire avait alors réagi (Ouest-France 12/2/2019) : « Cette sortie théâtrale était préméditée ! C’est une mise en scène ! De la gesticulation, plus que de la contestation pour faire parler d’eux dans la presse ! Je regrette cette façon de s’exprimer par le moyen de la chaise vide. Je le vois comme un aveu de faiblesse doublé d’un manque de cohérence ». Fermez le ban.
Louis Moulin
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