Et une gifle de plus pour les commissaires européens, une ! En Pologne, à l’occasion des élections législatives de ce week-end, la droite anti-immigration et conservatrice, incarnée par le PIS, l’a largement emporté.
Les résultats officiels, communiqués ce lundi soir par la commission électorale, ont confirmé que le parti au pouvoir, grand favori du scrutin, conserve la majorité à la Diète, la chambre basse du parlement polonais. Le PiS a en effet obtenu 43,59% des suffrages et 235 sièges dans une chambre qui en compte 460.
Le scrutin proportionnel pour la Diète – Assemblée des Députés – et majoritaire à un tour pour le Sénat s’est tenu dimanche 13 octobre 2019 dans tout le pays. Le véritable enjeu était de savoir d’une part si le PiS allait garder ou non sa majorité absolue et d’autre part si la gauche radicale retournerait au parlement ou non. Au final, les deux se sont produit.
Le Pis remporte l’élection avec 43,59% des voix, obtenant du fait de la méthode d’Hondt, 51% des sièges de la Diète, et 48% des sièges du Sénat. Le parti chrétien et conservateur au pouvoir depuis 2015 réalise le meilleur score obtenu par un parti lors des législatives depuis la tenue d’élections libres en 1991. En 2015, le PiS avait gagné avec 37,58% des voix.
Ce score est d’autant plus remarquable que ces élections ont également connu un record de participation de 61,16% contre 50,92% en 2015. Auparavant, le record de participation était de 53,88% lors des élections de 2007.
La politique patriotique, économiquement couronnée de succès et socialement très engagée – notamment pour les familles et les jeunes – du gouvernement a sans aucune doute été l’élément clef du succès réitéré du parti chrétien conservateur PiS : un chômage au plus bas historique à 5,20, la mise en place d’allocations familiales importantes, la hausse du salaire minimum, la lutte victorieuse contre la fraude fiscale, la réduction des déficits publics, une croissance du PIB aux alentours de 4% l’an, sont autant d’éléments retenus par les électeurs comme étant les fruits de la politique du PiS.
Le retour de la gauche radicale et la propagation des réseaux LGBT
Cependant, l’activisme forcené des réseaux mondialistes, libéraux-libertaires et LGBT a conduit à une résurrection de la gauche radicale. Avec son « Alliance de la gauche démocratique », elle fait son retour au parlement avec 12,56% des voix. Elle arrive ainsi en troisième position derrière leurs alliés aux élections européennes de la plateforme civique (PO). Cet ancien parti conservateur a muté vers l’européisme et s’est ouvert au lobby LGBT et à l’immigrationnisme. Ayant obtenu un score de 27,40%, la KO (Coalition démocratique, une alliance libérale construite autour de la PO), et l’Alliance de la gauche démocratique cumulent pratiquement 40% des voix. Un score non négligeable dans ce pays de 40 millions d’habitants, réputé pour son conservatisme et sa foi catholique.
Dans l’opposition depuis 2015 après avoir trahi l’électorat polonais sur la question migratoire – le gouvernement Kopacz avait accepté les quotas de migrants -, la PO a effectué un virage à gauche en parallèle du virage social et conservateur du PiS, qui n’a jamais été laxiste sur la question migratoire – malgré sa permissivité concernant l’immigration de travail. Mais pour beaucoup d’observateurs, le grand succès stratégique du PiS repose sur ses politiques sociale et familiale.
Ces sujets sont délaissés par la gauche de ce début de XXIe siècle, focalisée sur les thématiques sociétales. Elle utilise des méthodes de déstabilisation et d’ingénierie sociale, comme en Hongrie et dans tous les pays de l’ancien bloc de l’Est en particulier, avec des soutiens étrangers très importants, notamment au sein des institutions de l’Union européenne.
Ainsi, la propagande LGBT a connu un essor foudroyant en Pologne ces dernières années, malgré les gouvernements successifs du PiS. En 2015, c’est la volonté de Bruxelles d’imposer des quotas de migrants qui avait donné un coup de pouce au parti de Jarosław Kaczyński, l’homme fort du PiS. Cette année, c’est l’adoption par l’opposition libérale des postulats du lobby LGBT qui a permis au PiS de se présenter aux Polonais comme le parti des modérés face aux partis de ceux qui voudraient imposer à la Pologne une révolution sociétale et un totalitarisme mou à l’occidentale.
Le nationalisme comme anticorps, le parti agraire de retour vers le conservatisme
Une partie de l’électorat (6,81%) s’est exprimé en faveur de la Confédération, alliance hétéroclite de libertariens, de monarchistes, de nationalistes et de conservateurs chrétiens. Vu comme un anticorps motivé par l’avancée de l’agenda LGBT et mondialiste, elle s’impose comme une formation critique du PiS sur sa droite, plus radicale et plus cohérente que la défunte alliance autour de l’anti-système Kukiz en 2015. Confédération devient une force d’opposition potentiellement utile au PiS.
Kukiz, qui avait fait une coalition avec les nationalistes en 2015, s’est cette fois-ci allié au parti agraire, récoltant ensemble 8,55% des voix. Cette coalition présente une image conservatrice, en rupture avec la récente alliance aux européennes du parti agraire avec la PO au sein d’un bloc libéral de gauche.
PiS : 4 ans de plus
Au final, le PiS obtient les rênes du pays pour quatre années supplémentaires. Il peut s’appuyer sur une légitimité électorale sans précédent en Pologne démocratique. Ce mandat populaire va probablement permettre à Jarosław Kaczyński de pousser plus loin ses projets de réformes en profondeur, de politique familiale et de lutte, avec son complice hongrois Viktor Orbán en particulier, pour une autre Union européenne plus respectueuse du droit des États et des nations. Mais la gauche libérale radicalisée, soutenue par les réseaux cosmopolites et LGBT, ainsi que par bon nombre de hauts cadres de l’Union européenne peu enclins à éviter l’ingérence au nom du respect de la démocratie, formera une opposition forte et difficile à gérer pour le PiS.
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