Des universitaires danois ont publié une étude démontrant que la diversité ethnique au sein d’une société serait un facteur de baisse de confiance entre les individus. Explications.
Société multiethnique, l’impossible cohésion ?
C’est une nouvelle étude qui n’a pas été relayée par la presse française. Et pour cause ! Ces travaux menés conjointement par des professeurs de l’Université de Copenhague et de l’Université d’Aarhus au Danemark avaient pour but de vérifier si « la poursuite de l’immigration et la diversité ethnique croissante correspondante » avaient un impact positif sur la solidarité et l’unité de la société. Mais problème : l’étude finalement démontre le parfait contraire !
Pour ce faire, l’équipe a passé au crible les travaux déjà réalisés et a effectué une méta-analyse de 1 001 estimations provenant de 87 études de différents pays. Parmi eux, les États-Unis, la Suède, la Norvège et la Nouvelle-Zélande. En guise de conclusion, les chercheurs constatent une « relation négative statistiquement significative entre la diversité ethnique et la confiance sociale dans toutes les études ». Cette étude apporte un argument de poids pour contester ceux des partisans d’une société diversitaire qui affirment qu’elle représente un progrès, le fameux « vivre ensemble ».
À la suite de la publication des résultats au mois de septembre dernier, l’un des principaux chercheurs de l’étude, Peter Thisted Dinesen, a tenu à préciser un point : « La relation négative globale entre la diversité ethnique résidentielle et la confiance sociale est statistiquement significative et tient le coup en conditionnant toute une gamme de facteurs de confusion et de modération potentiels ». En clair, aucun élément extérieur à cette variable de la diversité ethnique n’influence aussi fortement que celle-ci le sentiment de confiance des individus au sein d’un groupe étudié.
And just to be clear, the overall negative relationship between residential ethnic diversity and social trust is statistically significant and holds up when conditioning on a range of potential confounders and moderators.
— Peter Thisted Dinesen (@ThistedPeter) October 7, 2019
La diversité n’est pas une force
Pour expliquer cette confiance moindre dans un environnement diversitaire par rapport à une société ethniquement homogène, l’étude indique que les gens ont tendance à faire moins confiance à ceux qui sont différents d’eux-mêmes. En effet, la similarité est un indicateur de normes communes et d’autres caractéristiques de régulation du comportement pertinentes pour établir la confiance. Ainsi, implicitement ou explicitement, les individus déduisent en partie la fiabilité des autres en se basant sur les indices de leur environnement local, y compris l’origine ethnique des autres personnes qu’ils rencontrent dans ce contexte. Et, jusqu’à preuve du contraire, l’ethnicité est bien le premier indice visible de similarité.
Des chercheurs de plusieurs universités européennes ont fait l’éloge de cette étude. À l’instar du professeur de sciences politiques à l’Université d’Amsterdam Tom var de Meer, lequel a qualifié la publication d’« excellente et concluante ».
An excellent and much more conclusive meta-analysis on the relationship between ethnic diversity and social trust based1 on 1000+ estimates in 87 studies by @ThistedPeter @MerSchaeffer and Kim Sonderskov.https://t.co/fiywYjkDU5
— Tom van der Meer (@TomWGvdMeer) October 7, 2019
N’en déplaise à ces figures politiques, publicitaires, éditorialistes et « people » en tout genre s’échinant à assurer la promotion de la diversité, la rigueur scientifique de cette équipe d’universitaires danois vient de le démontrer : non, la diversité n’est pas une force.
Arthur Keraudren
Crédit photos : DR
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