Dans la nuit de samedi 12 au dimanche 13 octobre, deux agents de la SEMITAN ont été agressés, d’abord à la Bottière, un quartier dit « sensible » à l’est de Nantes, puis aux facultés, entre 22h et 1 h du matin. La police a été appelée à chaque fois.
La première agression a eu lieu vers 22h30 à la Souillarderie – une station de la ligne 1 située route de Sainte-Luce où se trouve aussi le terminus du C7. Certains agents de la TAN la considèrent comme « difficile » le soir. L’agent de la TAN a été violenté et insulté, jusqu’à ce qu’il appelle la police, qui interpelle et place en garde à vue l’agresseur pour violences volontaires à 22h10.
Deux heures plus tard, vers 0h40, plusieurs individus s’en prennent aux agents de la TAN, menacés et insultés, à l’arrêt Facultés. Ce dernier se trouve non loin des quartiers nord, eux aussi dits « sensibles ». Un jeune homme de 18 ans, qui chauffait les autres et les incitait à l’émeute, a été identifié comme meneur et placé en garde à vue après que plusieurs patrouilles de police aient convergé sur les lieux.
Par ailleurs la CGT Semitan a déposé ce 14 octobre une alarme sociale en vue d’un préavis de grève pour plusieurs motifs : « insécurité sur le réseau : mise en sécurité de tous les agents sur tout le réseau, absentéisme inquiétant au CETEX de St Herblain, l’attaque informatique contre Résonance [l’intranet] nous permet de douter du bon déroulé des élections ».
Une autre raison témoigne elle aussi de l’insécurité – ou tout au moins d’agressions contre les équipes de prévention : « revenir aux couleurs originelles pour les équipes de prévention (anciennement médiation). Le code couleur, orange, permet de ne pas être confondu avec les contrôleurs ».
Ces derniers supportent seuls une bonne partie des agressions sur le réseau. « Des agressions de contrôleurs, il y en a tous les jours », nous confirme un chauffeur de bus confirmé. « Les caméras piéton n’y changent presque rien, et la direction ne fait rien pour améliorer leur sécurité – donc l’imposer au politique, donc à Johanna Rolland, ils préfèrent verrouiller l’information et menacer agents et syndicalistes qui parlent à la presse ».
Au sujet de l’insécurité vécue par les agents sur le réseau, la CFDT Semitan a carrément fait poser une question au ministre de l’Intérieur par la député LREM Sarah el Airy. Le 18 juin dernier celle-ci écrivait au ministre : « interpellée officiellement par les agents de [la TAN] ils m’ont expliqué leur quotidien fait d’agressions verbales et de plus en plus physiques ».
Dans son courrier au ministre de l’Intérieur, la CFDT écrivait en juin 2019 : « « rien ne change si ce n’est la flambée des actes malveillants, hostiles, brutaux […] nous sommes las du débat entre vos services et ceux de la métropole de savoir à qui incombe la responsabilité de la sécurité des agents de la Semitan, des administrés nantais et des citoyens français. Il n’y a pas de distinction à avoir dans votre désaccord, nous nous retrouvons tous en danger ».
Louis Moulin
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