D’après Marylise Lebranchu, la direction du CMB-Arkéa n’a pas encore présenté son projet de sortie de la Confédération nationale du Crédit mutuel. La BCE et les autorités françaises ne sont pas favorables à ce départ.
Marylise Lebranchu poursuit son combat contre l’équipe dirigeante du CMB (Jean-Pierre Denis et Ronan Le Moal) qui veut quitter la Confédération nationale du Crédit mutuel afin d’échapper aux règles mutualistes et se diriger vers une forme de privatisation qui permettra à quelques-uns de s’enrichir. Première étape : ma marque Arkéa remplace la marque Crédit mutuel de Bretagne ; on observe que de plus en plus de documents que reçoivent les sociétaires ne font plus mention au CMB mais à Arkéa. Deuxième étape : créer une marque est une affaire longue et coûteuse ; Denis et Le Moal se sont donc lancés dans le sponsoring sportif avec en particulier une équipe cycliste.
Mme Lebranchu observe également « qu’il y a eu 67 fermetures d’agences en cinq ans ». Réponse d’Arkéa : il ne s’agit pas de fermetures d’agences mais de points de vente (Le Télégramme, samedi 5 octobre 2019). Là, on joue sur les mots. En effet les sociétaires – c’est-à-dire les propriétaires du CMB – ont assisté à une première opération : la direction générale décide de regrouper trois caisses locales ; elles n’en forment plus qu’une, l’une d’elle est toujours dénommée « agence » et deux autres sont appelées « bureaux ». D’où un seul conseil d’administration, un seul président et un seul directeur. Seconde opération quelques années plus tard : les deux « bureaux » sont purement et simplement fermés. Alléluia !
Comment cela est-il possible dans une banque mutualiste ? Petit à petit, les salariés se sont emparés du pouvoir au CMB, à tel point que les présidents de caisse et les administrateurs comptent aujourd’hui pour du beurre ; ces derniers font donc ce que les cadres de la maison leur demandent de faire. Ces élus – de braves gens sans personnalité et sans autorité – acceptent donc de transformer les assemblées générales en assemblées générales « portes ouvertes » (comme dans les concessions automobiles). En réunion de leur conseil d’administration, ils votent la fermeture d’un bureau ! Ce qui est tout à fait contraire aux intérêts des sociétaires qui les ont élus.
Au fur et à mesure que les fusions s’opéraient, les sociétaires se sont désintéressés du fonctionnement de leur caisse au point de ne plus participer aux assemblées générales ; on considère que seulement 5 % des sociétaires d’une caisse participent à l’assemblée générale (physiquement ou au moyen d’un pouvoir). Cette évolution est pain bénit pour les dirigeants du CMB : ils n’ont de comptes à rendre à personne et les présidents des caisses locales ne font pas le poids pour poser les bonnes questions ou s’opposer à des décisions aussi dangereuses que le départ de la Caisse nationale de crédit mutuel.
Bernard Morvan
Crédit photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2019, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine – V