Le groupe de pop française les Rita Mitsouko, au son inclassable et porté par le duo Fred Chichin et Catherine Ringer, fête ses 40 ans cette année. Un Fred Chichin, décédé en 2007, qui ne goûtait que très peu le rap… et le racisme anti-Blanc.
40 ans de Rita Mitsouko… ou presque
Le 40ème anniversaire des Rita Mitsouko fait du bruit. Difficile de ne pas apercevoir l’iconoclaste Catherine Ringer dans la presse et sur les écrans de télévision ces jours-ci. Seulement voilà, les Rita Mitsouko, ce n’est plus vraiment les Rita Mitsouko depuis que Fred Chichin, guitariste à la scène et mari de Catherine Ringer à la ville, est décédé des suites d’un cancer foudroyant le 28 novembre 2007.
C’est pour rendre hommage à leur épopée et au père de leurs trois enfants que Catherine Ringer a ainsi repris la route pour une tournée à travers l’Hexagone jusqu’en décembre 2019 intitulée « Catherine Ringer chante les Rita Mitsouko ». Pour ces 40 ans, des rééditions vinyles des albums du groupe ont également été réalisées.
Mais, si l’unanimité semble se faire autour de la musique de ce groupe fondé en 1979 autour du couple Ringer-Chichin, ce dernier n’avait pas manqué de susciter une polémique quelques temps avant de disparaître.
Fred Chichin : le rap véhicule le racisme anti-Blanc
Au printemps de cette même année 2007, lors de la sortie de l’album Variety, les Rita Mitsouko accordent une interview à Télérama. En quelques phrases, Fred Chichin fait alors part de son opinion sur l’univers des rappeurs :
« Le discours d’un Doc Gynéco peut se résumer ainsi :« Si j’étais riche, je m’achèterais une Porsche et je t’emmerderais, bâtard. » Je les connais bien ces types, j’ai travaillé avec eux. Je suis resté deux mois avec une quarantaine de rappeurs. C’est édifiant sur le niveau et la mentalité… Le rap a fait énormément de mal à la scène musicale française. C’est une véritable catastrophe, un gouffre culturel. La pauvreté de l’idéologie que ça véhicule : la violence, le racisme anti-blancs, anti-occidental, anti-femmes… C’est affreux. »
Interrogé sur son enfance avec un père artiste-peintre et militant communiste, le guitariste résume alors la situation à la maison :
« J’ai appris le nihilisme et cette culture de se construire dans la haine de ce que l’on est. Tout ce qui n’était pas blanc était formidable, tout ce qui était blanc était mal. J’ai été élevé là-dedans. Il fallait admirer les Black Panthers. Toute la musique que j’aimais était honnie, jugée décadente, impérialiste. La seule musique admise, c’était Le Chant des partisans. »
Douze ans plus tard, force est de reconnaître que, comme sur le plan musical, Fred Chichin a fait office de précurseur dans son analyse du rap et de ses impacts sur la société française.
Arthur Keraudren
Crédit photos : Wikimedia Commons (CC/P. Belossat)
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