Saint patron des professions de droit et de la Bretagne, saint Yves vient de faire l’objet d’une bande dessinée. Celle-ci nous fait découvrir le saint breton le plus connu, dont le culte est toujours vivace.
Prêche en breton
Yves Hélory de Kermartin naît en 1253 dans une famille noble au manoir de Kermartin, à Minihy-Tréguier. En 1267, à l’âge de quatorze ans, il part à Paris pour suivre des études universitaires et y obtient des doctorats en théologie et en droit. Il poursuit des études de droit à l’université d’Orléans et se fait remarquer par sa vie de privation en faveur des pauvres. Il revient à Rennes, où il devient conseiller juridique du diocèse. L’évêque de Tréguier remarque ses talents et le presse de revenir dans sa ville. Il hérite du patrimoine familial et invite souvent des pauvres à sa table. En 1284, l’évêque de Tréguier l’ordonne prêtre. Alors que ses prédécesseurs prêchaient en latin, Yves le fait en breton, pour rendre compréhensible le message de l’Évangile. Les faits miraculeux se succèdent. De façon étrange, il est souvent vu la même journée à des lieux différents. Un jour où plus de deux cents pauvres se présentent au presbytère, Yves distribue son pain, lequel se multiplie alors. Les Bretons apprécient également son sens de l’équité. Après une vie de privation, de partage et de prière, Yves abandonne sa charge au diocèse, en 1298, pour se consacrer entièrement à la contemplation. Il meurt au manoir de Kermartin en 1303. Il est canonisé le 19 mai 1347 par le pape Clément VI.
Le Fonds Saint Yves, qui a pour objet la diffusion de l’héritage juridique, caritatif et spirituel de ce saint breton, a lancé une souscription pour cette bande dessinée. Il en a confié la réalisation aux Éditions du Triomphe, réputées notamment dans le domaine de la bande dessinée historique.
Comment raconter la vie de ce saint qui n’a laissé aucun écrit, à l’exception de son testament ? Le scénariste-dessinateur Gaëtan Evrard se fonde notamment sur les 243 témoignages recueillis lors du procès en canonisation de saint Yves, intervenu 34 ans après sa mort. On découvre de nombreuses guérisons miraculeuses. Le scenario insiste ainsi sur les miracles et les valeurs chrétiennes prônées par le saint de Tréguier. Mais le texte peut parfois paraître abondant.
Le dessinateur belge Dominique Bar s’est spécialisé dans la bande dessinée chrétienne, le plus souvent aux Éditions du Triomphe (Avec Jean-Paul II, Avec les martyrs chrétiens d’aujourd’hui, Zita, courage et foi d’une impératrice…). Pour dessiner saint Yves, il s’inspire de gravures anciennes, d’enluminures, de peintures et de sculptures. Il s’est rendu à Minihy pour mieux reproduire la région de Tréguier et respecter les détails architecturaux. Chaque planche a été vérifiée par Daniel Giacobi, ancien professeur agrégé d’histoire et membre du Fonds Saint Yves. Son dessin réaliste convient bien à une bande dessinée destinée à toute la famille.
Kristol Séhec
Saint Yves, les chemins de la justice, Éditions du Triomphe, 15,90 euros.
Crédit photo : DR
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